la Grèce annonce un nouveau plan d'austérité (Xinhua)

La Grèce se serre encore plus la ceinture pour satisfaire l’UE, le FMI et les marchés. La tension monte

Le gouvernement Grec a annoncé mercredi 21 septembre un nouveau plan d’austérité qui va évidemment encore durcir les conditions de vie des populations modestes. L’objectif est d’être en « conformité » avec le « plan de sauvetage » concocté par l’UE et le FMI, de tranquilliser les marchés financiers en fait, et de mériter de rester dans la zone euro.

Au programme de ce nouveau plan drastique : la réduction de 20% des retraites supérieures à 1200 euros, la "mise en réserve" dès cette année de 30.000 fonctionnaires qui percevront 60 % de leur salaire et qui auront douze mois pour trouver un nouvel emploi dans le secteur public, sous peine d’être licencié définitivement ; l’imposition à hauteur de 5 000 euros de revenu annuel, contre 8000 euros, et même 12 000 avant juin ; l’accélération des privatisations, et la diminution des salaires de milliers de fonctionnaires.

La Grèce a bout de souffle espère ainsi obtenir le déblocage en octobre de la sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010 par la zone euro et le FMI.

Les syndicats Grecs comptent opposer une solide résistance à ces plans qui vont enfoncer l’économie dans la récession et faire lourdement payer ceux qui sont déjà laissés-pour-compte, petits fonctionnaires, retraités, chômeurs, ménages pauvres dépendants des aides...

Les deux principales fédérations syndicales des secteurs public et privé appellent à une grève générale les 5 et 19 octobre. "Nous nous battrons jusqu'au bout afin de faire échec à cette politique", a déclaré à Reuters Ilias Iliopoulos, secrétaire général de la centrale du secteur public Adedy. "On en a assez de la troïka [Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne] et de ce gouvernement."

Depuis le début de la crise, en mai 2010, et la soumission de la Grèce à une austérité draconienne, l'Adedy et la GSEE ont observé plusieurs grèves générales et organisé des manifestations, émaillées souvent de graves incidents. Ces deux organisations revendiquent quelque 2,5 millions d'adhérents, soit la moitié de la population active du pays, selon Le Monde.

Plutôt que d’envisager un plan global d’intervention solidaire en faveur de la Grèce pour l’aider à éponger sa dette et relancer la croissance, l’Europe libérale fait ainsi sans surprise une pression croissante sur ce pays avec le soutien du FMI pour l'obliger à "rentrer dans les clous". Le fait est seulement que la population est au bout du rouleau et que ces nouvelles mesures pourraient bien provoquer une explosion sociale sans précédent qui ferait tache d’huile, ébranlerait la «gouvernance» européenne et mettrait enfin ses dirigeants au pied du mur. Le scénario est effectivement de plus en plus possible de l’implosion d’une construction européenne sur le fil du rasoir, complètement soumise aux exigences des marchés financiers.