le budget 2013 adopté jeudi 20 décembre prive le pays de 39 milliards d'euros dans un contexte de chômage de masse... (DR)

Espagne : les Indignés dénoncent « le budget de la faim et de la misère »

Les députés espagnols imposent au pays un plan de rigueur draconien. Le budget 2013 adopté jeudi 20 décembre prive le pays de 39 milliards d'euros dans un contexte de chômage de masse et de pauvreté croissante.

Les organisations humanitaires dressent le tableau noir de la situation aggravée par des mesures budgétaires qui éloignent tout espoir de reprise, malgré les assurances du gouvernement : 12,7 millions de personnes sont en danger de pauvreté, selon une récente étude européenne. Un chiffre qui pourrait grimper à 18 millions, presque 40 % de la population, dans dix ans, affirme un rapport de plusieurs ONG, dont Oxfam, "si les politiques d'austérité et les coupes sociales ne sont pas corrigées".

"2012 a été l'année la plus difficile qu'il nous ait été donné de vivre", a admis cette semaine le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, rapporte l’AFP. "2013 sera une année difficile, mais sera l'année de la stabilisation de notre économie", a-t-il promis, selon la même source.

Le coup de bambou sur les chômeurs…

En attendant, le budget approuvé par la droite majoritaire au parlement fait trinquer les plus faibles. Les prestations chômage, notamment, baisseront de 6,3 %. Les retraités verront leurs pensions stagner. Les consommateurs devront s’accommoder d’une hausse sensible de la TVA, qui devrait rapporter à l’Etat 15 milliards d'euros.

Les budgets des ministères seront réduits en moyenne de 8,9 %, celui de l'industrie chutant de 21,3 %, celui de l'agriculture de 25,4 %, celui de l'éducation, de la culture et des sports de 17,2 %.

Malgré ce régime sec, la sortie de la récession n’est pas pour demain. Le gouvernement attend un recul du PIB de 0,5 % en 2013, après 1,5 % cette année. L'OCDE prédit de son côté une contraction de l'économie beaucoup de l’ordre de 1,4 % en 2013.

Des centaines de personnes ont défilé jeudi soir dans une ambiance tendue à Madrid, lors d'une "marche funèbre" pour dénoncer « le budget de la faim et de la misère », rapporte l’AFP.