Les heurts se poursuivent sur la place Tahrir du Caire (Xinhua)

Egypte : la place Tahrir résiste sans les Frères musulmans

Les Frères musulmans ne participeront pas à la manifestation de mardi 22 novembre sur la place Tahrir au Caire pour dénoncer une tentative de confiscation du pouvoir par l’armée.

Le Parti de la liberté et de la justice, formation des fondamentalistes, justifie sa position par le "souci de ne pas entraîner le peuple vers de nouveaux affrontements sanglants avec des parties qui cherchent davantage de tensions", selon un communiqué diffusé lundi soir sur son site Internet.

Le gouvernement au pouvoir depuis le départ du président Moubarak en février a jeté l’éponge, présentant sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA) en arguant des « circonstances difficiles que traverse actuellement le pays", a annoncé son porte-parole Mohamed Hijazi, cité par l'agence officielle Mena.

Le CSFA a appelé de son côté les forces politiques à une réunion d'urgence "pour examiner les causes qui ont aggravé la crise actuelle et les moyens d'en sortir le plus rapidement possible". L’armée promet de mettre en place un comité chargé de faire la lumière sur les violences qui ont déjà fait une trentaine de morts et plusieurs centaines de blessés.

Les manifestants sur la place Tahrir n’en continuent pas moins à réclamer le départ immédiat du Hussein Tantaoui à la tête du conseil militaire et la constitution d’un "gouvernement de salut national".

Les Frères musulmans craignent en fait le report des élections législatives qui débutent le 28 novembre et dont ils escomptent tirer profit pour renforcer leur position et accéder au pouvoir.