Communication des résultats électoraux (Xinhua)

Egypte : ras de marée islamiste au terme du processus électoral

Sans surprise, les islamistes raflent largement la mise au terme des élections législatives en Egypte. Selon les résultats officiels rendus publics samedi 21 janvier le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) obtient 235 sièges sur les 498, soit 47%. Le parti salafiste Al-Nour arrive en seconde position avec 121 sièges, environ 24%.

Largement derrière ces frères ennemis, arrivent le parti libéral Wafd avec 9% des sièges et le Bloc égyptien, coalition de partis laïcs avec 7%.

Dix sièges de députés supplémentaires, non-élus, doivent encore être pourvus par le chef du Conseil militaire qui dirige le pays, le maréchal Hussein Tantaoui.

Le PLJ a dores déjà désigné fait son secrétaire général, Saad al-Katatni, pour présider l'Assemblée du peuple (chambre des députés), au terme d'un accord avec d'autres partis.

La première session de l'Assemblée du peuple doit se tenir lundi en présence du maréchal Tantaoui. L'élection des sénateurs doit pour sa part débuter le 29 janvier pour s'achever fin février.

Quelle sera l’attitude des Frères musulmans ? Telle est désormais la question essentielle, sachant que le futur parlement sera chargé de mettre au point une nouvelle Constitution. Pour l’heure, ils continuent à vouloir se démarquer des salafistes et tentent surtout de rassurer la communauté chrétienne copte qui représente entre 6 et 10 % de la population.

Les Frères musulmans récoltent à l’évidence les retombées de leurs actions sociales en direction des couches populaires menées depuis de longues années sous le règne de Moubarak. Ils ont ainsi capitalisé un capital de sympathie qu’ils n’ont aucune peine à exploiter à présent, d’autant que devant la peur du chaos ils inspirent un sentiment d’ordre et de stabilité.