Place Tahrir au Caire: les manifestants ne se démobilisent pas (Xinhua)

Egypte : la place Tahrir arrache des premières concessions au pouvoir militaire

Après un lourd bilan de plus d’une trentaine de morts, les manifestants rassemblés en masse sur la place Tahrir du Caire ont arraché des premières concessions de la part du pouvoir militaire. Ils ne se démobilisent pas pour autant.

Le maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays, a annoncé, mardi 22 novembre dans la soirée, la tenue d'une élection présidentielle "avant la fin juin 2012".

"L'armée ne veut pas le pouvoir", a par ailleurs assuré le maréchal Tantaoui ajoutant qu'elle était "prête à remettre les responsabilités immédiatement, si le peuple le souhaite, à travers un référendum populaire".

Les législatives qui devraient débuter lundi 28 novembre seraient maintenues malgré la flambée de violence que connaît le pays, une décision qui satisfait en particulier les Frères musulmans convaincus qu’ils vont rafler la mise dans ces conditions et qui restent pour l’instant la force politique la mieux organisée sur le terrain.

Le pouvoir militaire a également accepté la démission du gouvernement d'Essam Charaf, qu’il avait nommé en mars dernier. Un gouvernement provisoire de « salut national » devrait être rapidement constitué avec à sa tête Mohamed ElBaradei, ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon des sources concordantes.

"Du gaz lacrymogène contenant des agents innervants et des balles réelles sont utilisés contre les civils à Tahrir, c'est un massacre", avait déclaré sur Twitter ElBaradei. Le pouvoir militaire a annoncé la mise en place d'un comité chargé d’enquêter sur ces violences.