Vente d’armes : l’Egypte, l’un des meilleurs clients de la France

Dans un article publié le 20 octobre 2017 sur son site internet, Amnesty International accuse l’Hexagone de vendre des armes à l’Egypte sans se soucier de leur utilisation. 

« La France fait partie de ces États qui transfèrent des armements pouvant être utilisés par les militaires au Sinaï, sans pour autant assurer aucun contrôle ni aucun suivi pour déterminer dans quelle mesure ils risquent de servir à commettre ou à favoriser de graves violations des droits humains » peut on lire sur la plateforme numérique de l’ONG Amnesty International. Toujours selon l’organisation, l’Égypte est le quatrième plus important client de la métropole. 

Jusque-là, cela peut paraître normal. Après tout, le marché des armes serait un commerce comme un autre, non ?! 

Mais, le 21 août 2013, l’Union européenne avait demandé à tous ses États membres de suspendre leurs transferts d’armes vers le pays des pharaons. Une mesure qui permettrait d’éviter que ces équipements puissent être utilisés à des fins de répression interne. Douze des 28 états membres n’avaient pas respecté cette proposition, parmi eux il y a bien évidemment la France. 

« En 2014, des États membres de l'UE ont octroyé 290 licences d'exportation vers l'Égypte d'équipements militaires pour un total de plus de 6 milliards d'euros. Les articles concernés comprenaient des armes légères et de petit calibre ainsi que des munitions, des véhicules blindés, des hélicoptères militaires, des armes lourdes destinés aux opérations militaires et de lutte contre le terrorisme, et de la technologie de surveillance. »

Un peu moins d’un an après, en février 2015, le président Abdel Fatah Al Sissi annonce son souhait d’acheter 24 avions militaires Rafale et une frégate multi missions FREMM pour quelque 5,2 milliards. Enfin, ces rafales ont trouvé acheteur ! A vrai dire, leur prix représentait un problème pour les clients potentiels.

Beaucoup voyaient dans cette transaction une atteinte grave aux droits de l’Homme. Emmanuelle Cosse qui à l’époque était la directrice d’EELV se demandait si le fait de vendre des armes de guerre à un pays comme l’Égypte était légitime. Pascal Riché, journaliste qualifiait cette vente d’irresponsable dans un édito de L’Obs. 

En visite à Paris ce mardi 24 octobre, le président égyptien Al-Sissi pourrait signer un nouveau contrat pour une douzaine d’avions de chasse. Une nouvelle peu réjouissante pour les ONG de défense des droits de l’Homme. Comme le rappel Amnesty International, depuis la destitution du président Morsi, les autorités égyptiennes mènent une répression sanglante contre le peuple égyptien. Human Rights Watch estime que le pays connaît « la pire crise des droits humains depuis des décennies ».