Égypte : l’anniversaire sanglant d’une révolution trahie

Elle est tombée à son tour 
sur la place Tahrir en venant rendre hommage aux révolutionnaires qui y ont péri quatre années auparavant. Chaymaa 
Al Sabbagh, une militante 
de gauche de 33 ans, a été tuée par la police les fleurs 
à la main.

Interdit de rassemblement, le parti de l’Alliance populaire socialiste dont elle était membre a été sauvagement réprimé. La jeunesse laïque et de gauche subit une répression aveugle sous couvert de la lutte antiterroriste.

Le mouvement populaire anti-Frères musulmans qu’elle a impulsé a porté Abdel Fattah Al Sissi au pouvoir. Mais le maréchal intronisé instaure aujourd’hui une dictature implacable. Il piétine sans retenue la mémoire de 
la révolution de 2011. 


Sa justice réhabilite sournoisement le raïs déchu, dédouane ses fils de toute complicité, acquitte la grande majorité des policiers auteurs d’assassinats de manifestants.

La place Tahrir conserve désormais le souvenir 
d’une révolution trahie.