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France : condamnée pour avoir voulu déloger un squatteur, elle dénonce une “injustice à l’envers”

Karine Lellouche, 55 ans, a écopé d’un an de prison avec sursis et de 1 200 euros de dommages et intérêts pour avoir tenté d’expulser elle-même l’occupant illégal de la maison de son père décédé, à Andernos-les-Bains. Une affaire qui relance le débat sur la protection des propriétaires face aux squatteurs, très commenté dans la presse ces derniers jours.

Karine Lellouche a du mal à se faire à l’idée. Cette femme de 55 ans, naturopathe pour animaux, se retrouve désormais avec un casier judiciaire. Son histoire débute à l’été 2023, lorsqu’elle découvre que la maison de son père, qu’elle s’apprêtait à vendre après son décès, est occupée sans droit ni titre par un homme qu’elle ne connaît pas.

Selon plusieurs médias locaux, l’individu s’est installé sans effraction, profitant d’un accès resté ouvert. La justice a donc considéré qu’il ne s’agissait pas d’un squat au sens pénal strict, mais d’une « occupation illicite », rendant la procédure d’expulsion plus complexe.

« Association de malfaiteurs » !

Face à l’inertie qu’elle perçoit, Karine Lellouche finit par embaucher deux hommes pour faire sortir l’occupant. Une initiative illégale : elle est placée en garde à vue, entendue pour « association de malfaiteurs ». « On me dit que je risque dix ans de prison. J’étais abasourdie », raconte-t-elle. Le tribunal correctionnel de Bordeaux l’a finalement condamnée à un an de prison avec sursis et à verser 1 200 euros de dommages et intérêts au squatteur.

L’affaire a déclenché une vague d’incompréhension à Andernos-les-Bains, mais aussi en ligne, tant elle illustre pour beaucoup ce sentiment de “propriétaires impuissants”. Dans la rue, le ton oscille entre empathie et rappel à la loi : « On ne peut pas se rendre justice soi-même », rappelle un riverain cité par France 3. D’autres estiment, au contraire, que « le système protège davantage les fraudeurs que les propriétaires ».

Dans la presse nationale, l’affaire est devenue un symbole. Le Parisien évoque « l’absurdité ressentie par une partie de l’opinion face à la lenteur des procédures ». CNews rappelle que les débats autour du squat ont déjà conduit, ces dernières années, à plusieurs durcissements législatifs — insuffisants, selon les associations de propriétaires, qui dénoncent encore des délais « parfois de plusieurs mois ».

De son côté, France Bleu souligne une autre réalité : Karine Lellouche vit aujourd’hui dans un petit T1 avec sa fille. « On dort dans le même lit. Pendant ce temps, un inconnu occupe ma maison, change les compteurs, installe la fibre », confie-t-elle.

Le squatteur vit toujours dans la maison, dans l’attente de décisions civiles. Karine Lellouche accepte sa condamnation mais espère que son histoire servira de déclencheur. « Je paie pour ma bêtise, dit-elle. Mais si cela pouvait faire évoluer la loi, alors ce ne serait pas complètement vain. »

 Une situation qui, selon plusieurs spécialistes interrogés dans la presse, devrait continuer d’alimenter le débat sur l’équilibre — toujours fragile — entre la protection du domicile, celle des propriétaires et les droits des personnes en situation de précarité.

 

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