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Terribles inondations en Asie: des centaines de morts, des villages ensevelis, et des familles livrées à l’abandon

L’onde de choc résonne à travers l’Asie du Sud-Est. En Indonésie — particulièrement sur l’île de Sumatra —, les inondations et glissements de terrain provoqués par des pluies torrentielles et un cyclone rare ont fauché la vie de centaines de personnes. Près de 3 millions de personnes sont touchées, des villages entiers détruits, des populations entassées dans des abris de fortune. Les secours peinent à atteindre les zones isolées.  Dans de nombreux villages, des personnes âgées et handicapées, incapables de fuir, semblent abandonnées à leur sort.

Depuis le début de la catastrophe, le bilan ne cesse d’évoluer. Selon l’agence nationale indonésienne de gestion des catastrophes, le nombre de morts s’élève désormais à 708. Dans les provinces les plus frappées — Nord Sumatra, Sumatra occidental et Aceh — des milliers d’habitants sont sans abri, des infrastructures essentielles sont détruites, et les routes coupées rendent l’accès aux zones sinistrées presque impossible.

Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées — près d’un million selon certains bilans — mais pour beaucoup, l’évacuation n’a pas été possible. Des secours terrestres, maritimes et aériens ont été envoyés pour tenter de rejoindre les zones isolées. « Nous espérons accélérer la distribution logistique », a déclaré un porte-parole de l’agence, tandis que des ONG et habitants dénoncent la lenteur et l’insuffisance des secours.

Un désastre humain aggravé par le climat et la déforestation

Selon des climatologues et acteurs humanitaires, ce drame ne peut être dissocié de l’accélération du changement climatique. Les pluies record — amplifiées par une atmosphère plus chargée en humidité — combinées à des cyclones tropicaux presque inédits dans la zone équatoriale, comme le Cyclone Senyar, ont submergé des régions mal préparées.

Mais au-delà des aléas climatiques, des facteurs locaux ont largement aggravé l’ampleur du désastre. Dans l’île de Sumatra notamment, la déforestation massive — parfois illégale — et l’exploitation intensive des sols ont privatisé la terre de sa capacité à absorber les pluies. Résultat : le ruissellement s’est transformé en torrents meurtriers. Des experts appellent aujourd’hui à renforcer les systèmes d’alerte précoce, à planifier des zones refuges dégagées et à restaurer les forêts pour limiter les effets des crues dans le futur.

Mais pour l’instant, la priorité reste l’urgence : acheminer l’aide, trouver les disparus, offrir un toit, de l’eau potable, de la nourriture. Dans certaines zones d’Aceh, les habitants racontent devoir boire de l’eau boueuse, les vivres s’épuisant, les routes toujours impraticables.

Le manque de carburant a encore ralenti les opérations de secours. Dans plusieurs zones, les populations déplacées manquent de tout — nourriture, eau, médicaments —, et certains craignent l’apparition de maladies, alors que l’eau stagnante commence à refluer.

À ce jour, face à l’ampleur de la tragédie, le gouvernement n’a pas proclamé d’état d’urgence national. Beaucoup jugent cette absence de décision incompréhensible, au regard de la situation décrite comme « catastrophique ».

Pour de nombreuses familles, cependant, tout est déjà perdu — maisons détruites, proches disparus, des communautés entières dispersées. Pour les plus vulnérables — les personnes âgées, malades, handicapées — qui n’ont pu fuir, l’avenir s’annonce sombre.

Face à ce désastre, les mots manquent. Mais la scène est là : des villages engloutis, des vies brisées, des familles entassées dans des camps de fortune. Alors que la mousson et les cyclones reculent, les survivants attendent — l’aide, le secours, un geste — espérant qu’ils ne seront pas oubliés.

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