Une étude publiée récemment démontre que 43% des Égyptiens pensent que les femmes "aiment" se faire harceler sexuellement

Les femmes aiment-elles se faire harceler ?

Non ! Bien sûr que non. Mais, d’après une étude publiée par une association brésilienne promouvant l’égalité entre les sexes, 43 % des Égyptiens interrogés pensent que les femmes « aiment se faire harceler sexuellement ». 

Un regard, un mot, une main sur les fesses et dans certains cas cela va même jusqu’au viol. D’après un rapport publié par l’ONU en 2013, 99.3 % des Égyptiennes ont déclaré avoir été victimes d’agression sexuelle au cours de leur vie. 

Dans ce pays de près de 93 millions, le harcèlement est un réel problème social. Longtemps considérée comme tabou, cette question est devenue un enjeu politique. Aujourd’hui, les victimes osent (enfin) en parler et même à faire condamner leurs bourreaux. Une personne reconnue coupable de viol peut risquer la prison à perpétuité.

Quand tout commença… 

En 2008, Noha Elostaz a réussi à faire condamner son agresseur. Une première en Egypte ! Pourtant, ce n’était pas sans difficulté. La jeune femme avait fait le tour des plateaux de télévision pour raconter son histoire qui a dès lors, choqué l’opinion publique. Quelques années plus tard, la révolution de la place Tahrir de 2011 projette le problème du harcèlement sexuel sur le devant de la scène. Notamment en raison de la multiplication des cas de violences sexuelles en marge de rassemblements.  

Un début à tout 

D’après le Huffpostmaghreb, environ 250 cas de harcèlements, d’agressions sexuelles ou de viols ont été recensés durant des manifestations anti-Morsi, au Caire, entre novembre 2012 et juin 2013. Face à la hausse de ces phénomènes de violence et à l’occasion de l’investiture du nouveau chef de l’État en juin 2014, l’ONG Human Watch Rights Watch a déclaré : "Les femmes égyptiennes et le monde entier regardent ce que le président Sissi va faire pour stopper les violences sexuelles et le harcèlement ». 

Action… Réaction ? 

Un mois après son intronisation, sept hommes ont été reconnus coupables de viols et ont été condamnés à la peine capitale, soit 25 ans de prison. Un verdict inédit. Après ce cas médiatique, les militants dénoncent l’insuffisance des moyens déployés par les autorités afin d’endiguer ce problème.