La Chine fonce en tête dans la course mondiale à l’intelligence artificielle : l’alerte de Jensen Huang, patron de Nvidia
Alors que la compétition pour la domination mondiale de l’intelligence artificielle (IA) atteint son paroxysme, la Chine semble plus que jamais en passe de remporter la bataille technologique du siècle. Cet état de fait, longtemps redouté par les experts occidentaux, vient d’être confirmé par l’une des personnalités les plus influentes du secteur : Jensen Huang, fondateur et PDG du géant californien Nvidia, dont les puces graphiques font tourner une grande partie des IA de la planète.
Un avertissement venu du sommet
Invité du sommet « Future of AI » organisé début novembre à Londres, Huang n’a pas mâché ses mots : « La Chine va gagner la course à l’intelligence artificielle ». Il précise que l’empire du Milieu n’est plus qu’à « quelques nanosecondes » des États-Unis, tant la rapidité du rattrapage chinois est spectaculaire. Ses propos, largement repris par la presse internationale, ont suscité une onde de choc parmi les décideurs occidentaux.
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Je découvre CometSelon Huang, les sanctions américaines sur l’exportation de puces et de matériels avancés, censées freiner les ambitions chinoises, n’ont eu qu’un effet temporaire. Aujourd’hui, la Chine, forte d’un écosystème industriel étatique, d’une stratégie de formation massive et d’investissements records, développe ses propres technologies. Le patron de Nvidia prévient : les restrictions occidentales stimuleront l’autonomie de Pékin et pourraient accélérer la perte d’influence américaine sur le secteur.
Une stratégie d’État et une mobilisation nationale
Depuis 2017, la Chine a fait de l’intelligence artificielle une priorité nationale. L’objectif, inscrit dans la planification quinquennale et soutenu par des milliards de yuans, est clair : devenir la première puissance mondiale de l’IA d’ici 2030. Pour y parvenir, le gouvernement mobilise universités, centres de recherche et géants technologiques comme Baidu, Alibaba ou Tencent, tout en lançant des plans de rapatriement de ses meilleurs cerveaux expatriés.
Résultat : la Chine dépasse désormais les États-Unis en nombre de brevets déposés dans le secteur, publie plus d’articles scientifiques et implémente l’IA à grande échelle dans l’industrie, l’urbanisme, la médecine et la cybersécurité. L’État encourage la création de modèles IA « éco-efficients »—légers, sobres en énergie, adaptés à des usages réalistes et déployables rapidement, logique dictée notamment par l’accès restreint aux dernières générations de puces.
Un bouleversement géopolitique
Mais cette ascension fulgurante ne se limite pas à la compétition technologique. Elle rebat aussi les cartes de la géopolitique mondiale. En empêchant Nvidia et d’autres leaders américains de vendre leurs puces de dernière génération en Chine, Washington prive ses propres entreprises d’un marché de 50 milliards de dollars. Un « tremendous loss » (perte énorme), pour reprendre les mots de Jensen Huang, qui rappelle l’importance de maintenir la Chine dans l’orbite de l’innovation mondiale.
Pour Huang, cette évolution n’est toutefois pas inéluctable. Il nuance ses propos en appelant les États-Unis à miser sur deux leviers clés : la préservation des talents (notamment les développeurs chinois présents sur le sol américain) et l’innovation permanente. En clair, tout se jouera dans la capacité de l’Occident à rester attractif et à soutenir un écosystème dynamique.