Famine à Gaza : 26 États réagissent… après avoir laissé Israël affamer un peuple

Famine à Gaza : 26 États réagissent… après avoir laissé Israël affamer un peuple

Vingt-six pays -parmi eux la France, le Royaume-Uni, le Japon, mais aussi d’autres puissances de tous continents- appellent aujourd’hui Israël à « lever tous les obstacles » à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Un appel commun présenté comme urgent, alors qu’il survient après des mois de passivité, laissant à Israël le champ libre pour faire de la faim une arme de guerre.

Depuis près d’un an, Gaza subit un siège implacable : privation d’eau potable, blocage des soins, interdiction d’entrée des vivres. Une stratégie méthodique, assumée, visant à achever les survivants des bombardements. Les ONG, les agences de l’ONU, les organisations médicales avaient alerté sans relâche sur l’imminence d’une famine de masse. Leurs rapports détaillaient la malnutrition aiguë, les décès d’enfants, les hôpitaux saturés et sans moyens. Ces signaux ont été ignorés par la plupart des chancelleries, terrorisées par l’influence des lobbys israéliens et paralysées par la crainte de contrarier Washington.

Israël veut tromper l’opinion

Aujourd’hui, les mêmes capitales parlent de « souffrances inimaginables » et d’« action urgente ». Mais si l’urgence est bien réelle, Israël, lui, continue de nier l’existence de la famine, promet quelques distributions spectaculaires pour les caméras, tout en persistant à verrouiller l’accès des convois humanitaires. Ce double langage n’a qu’un but : gagner du temps, tromper l’opinion publique et poursuivre l’entreprise de domination sur Gaza.

Car le projet est clair : maintenir l’occupation, concentrer la population survivante dans des camps fermés comme celui que le ministre de la Défense israélien veut ériger à Rafah, interdire toute sortie et préparer, à terme, une déportation massive. La famine n’est pas un «dommage collatéral» : c’est un instrument central de ce que de plus en plus de voix qualifient ouvertement de génocide.

Il faut des actes

Fort du soutien indéfectible des États-Unis, Benyamin Netanyahou sait qu’aucune réprobation verbale ne l’arrêtera. Seules des sanctions concrètes, économiques, diplomatiques et militaires, pourraient enrayer la mécanique de mort. Les 26 États signataires, dont la France, doivent se confronter à cette évidence : leurs déclarations n’ont de valeur que si elles s’accompagnent d’actes. La France, initiatrice d’une démarche pour placer Gaza sous protection de l’ONU, doit aller au bout, mobiliser ses alliés et s’opposer frontalement au tandem Israël–Amérique.

Chaque jour qui passe voit mourir des enfants par manque de nourriture et d’eau, souvent à quelques centaines de mètres de stocks bloqués par l’armée israélienne. Depuis mai, plus de mille Palestiniens ont été tués alors qu’ils tentaient de se procurer de quoi manger. Les pays qui disent « ne pas rester indifférents » n’ont désormais plus le choix : se dresser contre l’inhumanité ou accepter d’en être les complices.

(Photo de Rizek Abdeljawad/Xinhua)

 

Famine à Gaza : les chiffres clés

Nombre de pays signataires de l’appel : 26 (Communiqué commun, 12 août 2025)

.Décès dus à la malnutrition depuis janvier 2025 : 148 personnes (OMS)

Enfants de moins de 5 ans en malnutrition aiguë (juillet 2025) : environ 12 000 (OMS)

Décès d’enfants de moins de 5 ans recensés : 21 (chiffre sous-estimé, OMS)

Victimes tuées lors de distributions de vivres depuis mai 2025 : au moins 1 000 (ONU)

Taux de malnutrition aiguë globale : ≥ 10 % (OMS)

Femmes enceintes ou allaitantes en malnutrition sévère : ≥ 20 % (OMS)