Le virus parti, Macron sera attendu au tournant

Ces mots-là étaient souhaités… « l’espoir renaît » a dit Emmanuel Macron aux Français lundi 13 avril. Souhaités et retenus sans doute plus que tout autre expression, plus que les aveux d’une gestion logistique pour le moins chaotique de l’épidémie, plus que la reconnaissance des efforts de tous ceux, si mal rémunérés, et qui portent pourtant l’économie, plus que les promesses de « sortir des sentiers battus », de « bâtir un autre projet dans la concorde », de se réinventer », lui le premier, plus que l’intention, inattendue, d’annuler massivement les dettes des « voisins d’Afrique ».

« Depuis quelques jours, les entrées en réanimation diminuent », voilà la parole que les Français voudraient encore et encore entendre, plus que les bavardages redondants et ennuyeux de ces stars de la santé qui meublent les plateaux de TV.

Le 11 mai, date de sortie partielle du confinement, est la seule balise désormais visible sur ce sentier de la mort en embuscade. Les enfants retrouveront l’Ecole et leurs parents le travail, pour ceux qui ont la chance d'en avoir.

Des populations à faible risque, nous disent les épidémiologistes, dont la sortie permettrait d’approcher cette « immunité collective » salutaire. Laisser faire la nature, en somme, et attendre aussi que le gouvernement puisse enfin mettre à disposition les masques et les tests qui ont tant fait défaut aux soignants en première ligne.

Jusque-là, il faut tenir, être à la hauteur des sacrifices de ces femmes et de ces hommes encore debout dans des hôpitaux mis à sac par les politiques successives de santé.

Passé ce cap, peut-être alors les Français se souviendront-ils des belles paroles d’Emmanuel Macron. Peut-être alors voudront-ils voir venir les actes, rien que les actes : l’augmentation immédiate et conséquente du smic, un plan massif d’investissement dans le secteur public de santé, le rétablissement de l’ISF, la taxation des dividendes, l’abandon de la loi de réforme des retraites, la valorisation des indemnités de chômage…

Fini la théorie des « premiers de cordée » et du « ruissellement », prônée par l’enfant chéri de la grande finance. Le coronavirus parti, Emmanuel Macron sera attendu au tournant