Abdelmadjid Tebboune, un président déjà au pied du mur

En Algérie, les généraux n’iront pas encore « à la poubelle », ils peuvent dormir tranquilles. Le chef d'état-major Gaïd Salah a réussi son coup de force. L’aspiration populaire au changement a été piétinée et un scrutin plus que douteux a propulsé Abdelmadjid Tebboune, un proche de l’ex-président déchu Bouteflika, à la tête de l’Etat.

Le nouveau président a été élu avec 58,15%, mais 9,1 millions d'électeurs seulement se sont rendus aux urnes sur les 24,4 millions d'inscrits sur le fichier électral, selon les chiffres communiqués par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

L’abstention est historique.

Les Algériens se sentent méprisés, humiliés, tant la supercherie est évidente.

Tout était joué d’avance, l’armée a imposé son homme. Les jours prochains seront décisifs. Il faut à Tebboune gagner la confiance de millions d’Algériens. Un chemin de croix pour une personnalité tout droit sortie du sérail. Il fut un temps où il jugeait tous ses Dieux d’appliquer coûte que coûte le programme d’Abdelaziz Bouteflika.

Peut-il à présent avoir un quelconque crédit auprès du Hirak, ce mouvement inédit, cet élan de conscience pour un changement radical sur le chemin de la Démocratie qui n'est pas près de s'éteindre ?  

Pas sûr qu'il puisse engager le moindre début de dialogue sans deux conditions préalables: la libération immédiate des détenus d’opinion et la dissolution d’un Parlement pur produit de la fraude électorale et de l’argent sale.

Le nouveau chef de l’Etat est d’ores et déjà au pied du mur.