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Discrimination à l'embauche : le gouvernement envoie 4000 CV tests pour piéger les entreprises

La ministre déléguée en charge de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a annoncé ce lundi 15 décembre sur franceinfo le lancement d'une campagne inédite : 4 000 CV tests vont être envoyés en réponse à de véritables offres d'emploi pour mesurer l'ampleur des discriminations à l'embauche en France. Vingt secteurs d'activité sont ciblés par cette opération qui vise à identifier les pratiques discriminatoires liées au nom, au sexe ou à l'adresse postale.

« Je lance aujourd'hui une campagne massive avec l'envoi de 4 000 CV tests qui répondent à de véritables offres d'emploi, de manière à savoir concrètement s'il y a plus ou moins de difficultés en fonction du secteur d'activité », a détaillé Aurore Bergé. Le principe du testing consiste à envoyer des candidatures fictives identiques, ne différant que par un critère susceptible de provoquer une discrimination : un prénom à consonance étrangère, une adresse en quartier prioritaire, ou encore l'âge du candidat.

Les résultats de cette campagne permettront au gouvernement de « savoir ce que l'on doit combattre et réussir à bien le mesurer », selon la ministre. Un constat qui s'appuie sur des chiffres alarmants : un Français sur trois a subi une discrimination à l'embauche ou dans sa carrière au cours des cinq dernières années, en raison de son âge, de son handicap, de son origine, de son nom de famille ou de son adresse.

Vers de nouvelles sanctions pour les entreprises

Cette opération de testing s'inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre les discriminations. La semaine dernière, la Défenseure des droits et l'Observatoire international du travail (OIT) ont publié une étude révélant que 43 % des Français estiment que des personnes sont « souvent » traitées défavorablement lors d'une recherche d'emploi, et 52 % pensent qu'elles le sont « parfois ».

Aurore Bergé avait déjà indiqué en mai 2025 son intention de « changer la loi sur la question notamment de la sanction à l'encontre des entreprises » si les résultats du testing le justifiaient. Elle avait également évoqué la création d'un index comparable à celui sur l'égalité professionnelle femmes-hommes, qui permettrait de noter et classer les grandes entreprises en matière de non-discrimination. Une manière de mettre la pression sur les employeurs récalcitrants et de rendre publiques les pratiques discriminatoires qui persistent dans certains secteurs d'activité.

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