ASE : un enfant de 8 ans rasé et humilié par ses éducateurs, une enquête ouverte
Un scandale secoue l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE). Un enfant de 8 ans, placé dans un foyer du 13e arrondissement de Paris, a été rasé et humilié par ses éducateurs en guise de « punition ». La scène, filmée et partagée sur une boucle WhatsApp, a provoqué l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris.
Des mois de mensonge et une vidéo accablante
Les faits remontent à février 2025. Sur les images, l'enfant apparaît torse nu, assis sur une chaise, la moitié du crâne déjà rasé. Derrière lui, une éducatrice manie la tondeuse tandis qu'un collègue lui lance des remarques moqueuses. Les échanges WhatsApp révèlent que cette séance n'était ni demandée par les parents, ni autorisée par la direction du foyer.
Lorsque la mère découvre le crâne rasé de son fils quelques jours après les faits, on lui répond que « le coiffeur s'était raté ». L'enfant, humilié par ses camarades, a porté un bonnet pendant des semaines pour cacher son apparence. Ce n'est qu'en septembre que la mère découvre la vérité en tombant sur les images de la scène.
La Ville de Paris a « pris connaissance avec consternation » de cette « pratique humiliante » et a saisi la justice. Le 9 décembre, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « violences volontaires sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité ». L'éducatrice soupçonnée d'avoir rasé l'enfant a été mise à pied.
La ministre de la Santé Stéphanie Rist a fermement condamné les faits : « Raser les cheveux d'un enfant comme sanction est une atteinte grave à sa dignité. C'est la raison pour laquelle je saisis le procureur de Paris. » Le député LFI Rodrigo Arenas a également saisi la procureure de la République.
La Défenseure des droits s'auto-saisit
Claire Hédon, Défenseure des droits, a qualifié l'affaire d'« absolument épouvantable » et annoncé que ses services allaient s'auto-saisir du dossier. Cette affaire relance le débat sur les conditions d'accueil et de prise en charge des enfants placés au sein de l'ASE, régulièrement pointées du doigt. Une situation qui rappelle les récentes accusations d'agressions ayant secoué d'autres institutions.