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Instants Vidéo: le Festival nomade poursuit son chemin

Instants Vidéos, 24ème édition, festival nomade dédié à la poésie électronique en quête de démarches innovantes en matière d'écriture audiovisuelle et multimédia, a achevé dimanche 13 novembre son édition marseillaise. Retour sur des créations présentées en clôture à la Friche Belle de Mai, images saisies sur le vif en terre palestinienne, porteuses de messages singuliers.

"Tous les chemins mènent à Al-Manara", place principale de Ramallah, capitale de Cisjordanie... pour s'en convaincre il suffit de se laisser conduire par une séquence de trois images alignées et saisies au ras du sol, animées de mouvements au rythme étrangement identique, de pas et de roulement de pneus. Le montage ingénieux de Juman Azzeh vous conduit ainsi jusqu'à ce lieu emblématique d'une "ville surprenante" commente François Lejaut, enseignant à l'école des Beaux arts d'Aix-en-Provence, animateur d'une équipe de jeunes artistes partis à la chasse de scènes expressives en terre de Palestine.

Dans cette même ville de Ramallah, Wadee Hanani a choisi de conter le triste sort de ces enfants porteurs sur le marché de légumes, dont les charriots slaloment entre les étals et les passants. Un de ces regards innocents invite à une ballade vertigineuse à travers les murs couverts de panneaux publicitaires, les vitrines peuplées de mannequins, images furtives d'une ville en chantier.

Un geste de politesse inattendue entre deux amis à l'entrée d'un check point, filmé par Guillermo Moncayo, étudiant à l'Ecole supérieure d'Art d'Aix-en-Provence, apporte subrepticement une touche "d'humanité" et de civilisation dans un lieu d'oppression, symbole de l'enfermement des palestiniens, sur fond d'un bruitage de vent furieux mêlé à des cliquetis de clés de serrures.

Pour Claire Cailliez, étudiante en art plastique, c'est en revanche le silence qui porte un autre message d'humanité sur une terre brûlée par la guerre: Goal! décline des images de jeux d'enfants sur des terrains vagues entre les immeubles, la vie quotidienne dans sa simplicité.

La journée de clôture de l'édition marseillaise était ainsi consacrée, entre autre, à des artistes du Moyen-Orient. Un des objectifs étant de s'interroger sur "le sens de la création d'ateliers de formation dans ces pays", explique Marc Mercier, directeur artistique du festival.

Ce dernier confie qu'il est particulièrement "satisfait" de la fréquentation de cette année. "Nous avons du monde tout le temps et des discussions très profondes", se réjouit-il. Ceci en raison sans doute du contexte international qui interpelle autour de "questions graves", non sans tenir compte d'un "souci esthétique" dans l'expression de celles-ci et dans l'ouverture de débats.

"Nous avons cette année été amenés à penser que la politique et le poétique peuvent s'accoupler, et quand c'est fait dans de bonnes conditions, cela peut enfanter des utopies qui donnent un peu d'espoir", commente Marc Mercier.

Instants Vidéo se poursuit à Martigues, Aix et Nice, puis au 104 à Paris dans la cadre d’un partenariat avec «Jeune Création» qui organise une exposition internationale d’art contemporain du 5 au 13 novembre. Le festival continuera ensuite son chemin vers L’Italie, l’Inde, le Mexique et Cuba pays qui accueilleront des programmations jusqu’en décembre.

Pour voir les vidéos: http://vimeo.com/user7688757

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