Tunisie: nomination du nouveau gouvernement, le ver est toujours dans le fruit

Trois jours après la fuite de Ben Ali, la Tunisie se dote d'un nouveau gouvernement. L'opposition légale en fait partie, mais les ministères de souveraineté (Finances, Défense et Intérieur) restent sous contrôle du RCD, parti du président déchu, alors même qu'une grande majorité de la population réclame son retrait total des organes de décisions. Le ver est toujours dans le fruit.

Le chef de file du Parti démocratique progressiste, Néjib Chebbi, (PDP) est nommé au poste de ministre du Développement régional; Moustapha Ben Jaafar, président du Forum démocratique pour le travail et la liberté (FDTL) et Ahmed Ibrahim, du parti Ettajdid font également partie du nouveau cabinet. Les fonctions de ces derniers ne sont pas connues à l'heure où ces lignes sont écrites.

Les ministres de l'Intérieur, de la Défense, des Finances et des Affaires étrangères sont reconduits dans leurs fonctions

De son côté, l'opposant historique tunisien Moncef Marzouki, dirigeant du Congrès pour la république (CPR), parti de la gauche laïque interdit, a annoncé lundi sa candidature à la présidentielle prévue dans deux mois, dans une interview à France Info. Selon la Constitution, des élections présidentielle et législatives doivent être organisées dans un délai de 60 jours. Nombre d'observateurs estiment que la transition pourrait prendre plus de temps, plutôt une période de 6 mois.

Le chef de file du parti communiste tunisien, Hamma Hammami, complètement opposé à la constitution d'un gouvernement avec les anciens ministres du RCD, n'a pas été associé aux discussion pour sa préparation.

Les tunisiens sont encore sortis dans la rue se matin pour protester contre la présence de ministres du RCD et ont été dispersés par des gaz lacrymogènes.

Le Premier ministre a enfin annoncé la libération de tous les prisonniers d'opinion.