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Tunisie: le premier ministre garantit "la défense de toutes les libertés"

Interviewé mardi matin sur Europe 1, le premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchii, s'est expliqué au sujet de la composition du gouvernement très critiquée par une partie de l'opposition. Il a rendu hommage à l'armée et s'est engagé à "défendre toutes les libertés".

"Tous les ministres qui sont restés ont les mains propres, et une grande compétence", a assuré le premier ministre Mohamed Ghannouchi, non sans reconnaître un retard" de l'évolution de la société tunisienne. Mais "nous avons la possibilité de le rattraper grâce au consensus qui a été établi, qui doit nous permettre de pouvoir accélérer les grandes réformes politiques", a-t-il ajouté.

Selon lui,"la composition du gouvernement avec des grands ténors de la société civile constitue également une importante garanti" pour"la défense de toutes les libertés".

S'agissant du déroulement des faits, le Premier ministre, qui occupait ce poste auprès de Ben Ali, a déclaré ne pas savoir qui a convaincu ce dernier de partir.

"Je n'ai jamais fait de complaisance" a affirmé Mohamed Ghannouchi, expliquant qu'il avait attiré à plusieurs reprises l'attention de l'ex-président sur "l'enrichissement illicite de son entourage".

"L'armée n'a pas tiré sur les manifestants" a déclaré le Premier ministre se défendant d'avoir donné l'ordre à la police de tirer. Dans tous les cas, "on ne pardonnera pas" a-t-il dit.

"Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, un bain de sang se préparait", a expliqué Mr Ghannouchi pour justifier l'accélération des évènements et sa déclaration au peuple tunisien immédiatement après la fuite de Ben Ali.

Au sujet de la femme du président déchu, le premier ministre a reconnu "qu'on avait l'impression" qu'elle commandait. Il a promis que la commission chargée de faire la lumière sur les affaires de corruption de la belle famille de Ben Ali travaillera de façon souveraine.

A propos des islamistes enfin, Mr Ghannouchi a déclaré que s'ils "s'adaptent à la modernité et respectent la liberté des autres", ils sont les bienvenues. En revanche, le leader de leur mouvement en exil ne pourra rentrer qu'en cas d'amnistie car il est "sous le coup d'une lourde condamnation", a-t-il précisé.

 

 

 

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