Tout ce beau monde semble fasciné, hypnotisé même, par ce monstre d’acier. On parle de la GBU-57 comme on parlerait d’un mythe — une arme qui traverse 60 mètres de roc comme d’autres font un plongeon à la piscine. L’ambiance est grave, les regards sont sérieux… mais tout cela sonne creux. La guerre est là, les tensions montent, Trump souffle le chaud et le froid sur une possible intervention aux côtés d’Israël, et pendant ce temps, on théorise. On scénarise. On scénographie. Comme s’il s’agissait d’un block

GBU-57 : l’arme de destruction massive qui excite les plateaux de TV

Elle pèse 13 tonnes, elle s’appelle GBU-57 et, paraît-il, elle peut transpercer une montagne, fendre le béton, réduire en miettes les entrailles de Fordo — ce site nucléaire iranien dont tout le monde parle sans vraiment savoir ce qui s’y passe.
Une ogive « anti-bunker », conçue pour pulvériser l’invisible.

Et voilà qu’on débat de son usage comme on commenterait un penalty en finale : faut-il en larguer une, deux, trois ? À quelle profondeur ? Combien de bombes pour atteindre le score parfait, 100 % de destruction? Sur les plateaux télé français, c’est devenu un jeu de stratégie. Généraux à la retraite, experts auto-désignés et autres "spécialistes" rivalisent d’enthousiasme technique. Fordo n’a qu’à bien se tenir.

Tout ce beau monde semble fasciné, hypnotisé même, par ce monstre d’acier. On parle de la GBU-57 comme on parlerait d’un mythe : une arme qui traverse 60 mètres de roc aussi facilement qu’un plongeon en piscine. L’ambiance est grave, les regards sont sérieux… mais tout cela sonne creux. La guerre est là, les tensions montent ; Trump souffle le chaud et le froid sur une possible intervention aux côtés d’Israël. Et pendant ce temps, on théorise, on scénarise, on scénographie. Comme s’il s’agissait d’un blockbuster à venir.

Et personne ne rappelle l’essentiel : c’est à Netanyahou, criminel de guerre, dont l’aviation continue à pilonner Gaza (près de 60.000 morts) et mène un génocide silencieux, qu’on promet cette arme « de précision ». Voilà à quoi sert l’arsenal américain aujourd’hui : garantir l’impunité d’un allié aux ambitions dévastatrices, sous couvert de sécurité stratégique. L’ordre barbare se met en place.

Mais silence. Place au spectacle.
Fordo, acte I, scène 1 : une montagne, un bunker, une ogive mythique. Et tout un public d’experts bouche bée.
La guerre, vue depuis Paris, est un feuilleton du soir.
Le sang, lui, coule ailleurs.