Léna a témoigné avec d'autres étudiants de Montpellier devant la caméra de nos confrères de Brut. (Capture d'écran vidéo/Facebook)

Vidéo : 50 ans après mai 68, le mouvement étudiant s’étend à toute la France

Près de 50 ans après mai 68 et trois jours après les violences de la Fac de Droit de Montpellier, le mouvement étudiant s’étend à toute la France. Zoom...

Comme annoncé hier sur Médiaterranée, la situation s’est avérée très tendue, ce dimanche 25 mars 2018 à la Préfecture de l’Hérault.

"Un face à face tendu a opposé ce dimanche 25 mars à Montpellier quelque 200 militants antifascistes et une trentaine d'identitaires de la Ligue du Midi, deux jours après le coup de force d'hommes cagoulés dans un amphithéâtre universitaire de la ville", rapportent aujourd’hui nos confrères de Midi Libre.

Côté "antifascistes", on a pu voir cette banderole "Fachos, ni dans nos facs, ni dans nos rues" diffusée par la Ligue du Midi sur sa page Facebook avec ce commentaire :

Cette publication a aussi été suivie de ces commentaires dont chacun jugera la teneure :

Si l’objectif annoncé par la Ligue du Midi était de rendre un hommage à l’héroïque lieutenant-colonel Arnaud Beltrame les étudiants mobilisés depuis plusieurs semaines à Montpellier ne l’ont pas vu du même œil, comme l’explique le jeune Arnaud (non-syndiqué) inscrit au cursus de l’HIRISS (Histoire des Relations Internationales et des Sciences Sociales), au micro de Médiaterranée :

"Nous sommes mobilisés depuis deux mois à Montpellier, à Toulouse et ailleurs en France, contre la loi ORE relative à l’orientation et à la réussite des étudiants. C’est à Montpellier et Toulouse que la mobilisation a été la plus importante ces dernières semaines, mais à ce jour, nous pouvons dénombrer plus de 30 universités mobilisées dans toute la France."

Entre celles qui étaient déjà mobilisées depuis plusieurs semaines dans l’indifférence médiatique générale et celles qui ont été scandalisées par les violences observées ici et là, notamment à Montpellier, la contestation a fait son lit et veut aujourd’hui converger en mode intercatégoriel et donc interprofessionnel, dans l’esprit de Mai 68, mais bien sûr dans le contexte de 2018, avec, par exemple, l’anéantissement du statut des cheminots en tête.

Tensions

Entre les groupuscules d’extrême droite et les groupuscules d’extrême gauche, il y a un risque certain d’affrontements. Reste cette question : pourquoi la Ligue du Midi a organisé cette manifestation en hommage au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame dans la foulée de la violente et sanglante évacuation cagoulée de la faculté de droit.

L'étudiant Arnaud est parti de Montpellier à Paris pour se centrer sur l’essentiel de ce que la jeunesse du pays est en train de vivre, comme on peut le voir ici en direct live avec nos confrères de Brut :

Arnaud a sa réponse à la question posée par Médiaterranée :

"La Ligue du Midi était en mal d’exposition médiatique, on ne les a pas vus récemment pour commémorer la mémoire de victimes de terroristes, par contre on les avait vu faire des vidéos sur Facebook façon nettoyage raciste dans les tramways. Là, ils ont voulu faire une opération de com’, marquer le terrain, pour défendre au passage la dizaine de personnes d’extrême droite qui a évacué la fac de droit occupée, à coups de bâtons et de tazer. Pour ma part, j’étais à l’extérieur de toutes ces violences, dans la rue, mais je sais, comme nous le savons tous, que des professeurs et des chargés de TD faisaient partis du commando. A l’extérieur, à la sortie des étudiants ensanglantés, j’ai vu ce commando aux côtés du doyen Philippe Pétel qui applaudissait des deux mains, tout le monde était content".     

A suivre, c’est bientôt mai 2018, l’histoire se souviendra de tout cela !