Ambiance fiévreuse à l'approche de la rupture du jeûne (DR)

Algérie: ne pas jeûner, un délit...

Les Algériens qui ne respectent pas le jeûne du Ramadan ont tout intérêt à se cacher pour manger ou boire, gare à la vigilance de la police, au baston, voire à quelques bonnes heures de garde à vue au commissariat du coin, en attendant l'appel libérateur à la prière.

C'est la mésaventure vécue récemment par un "non-jeûneurs" qui fait l'actualité du Ramadan et alimente sans doute les discussions autour des sucreries durant les veillées. Surpris en train d'étancher sa soif, un individu aurait été tabassé dans un village de Kabylie par des policiers en patrouille, sans doute assoiffés de justice divine. Les faits rapportés par le quotidien électronique TSA ne sont pas passés inaperçus, c'est dire leur gravité. La même police aurait demandé un droit de réponse ! « Au lieu de surveiller les terroristes, vous surveillez les non jeûneurs !», aurait crié l’habitant du village de Tadarth Oufella aux forces de l’ordre qui l’auraient roué de coups devant les habitants, rapporte la presse.

Prison ferme...

Et ce malappris ne serait pas le seul. Mercredi dernier, un autre Algérien non-jeûneur aurait été interpellé et amené au commissariat, mais finalement relâché, signalent les journaux. En 2010, un jeune Algérien s’est vu condamné à deux ans de prison ferme et 100.000 dinars d’amende pour avoir été surpris en train de manger pendant le jeûne. La même année, deux chrétiens ont été condamnés à 3 ans de prison ferme pour la même raison. La Constitution algérienne ne prévoit pas de sanction, mais les juges se sentent investis de mla noble mission de défense de l'Islam auquel portent gravement atteinte les mécréants qui osent casser la croute.