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Algérie: Le gouvernement s'attaque à la pénurie de médicaments

Les pénuries de médicaments ont déclenché un vent de panique chez les Algériens souffrant d'affections chroniques. Pour tenter de résoudre cette crise, le gouvernement a décidé la semaine dernière de lever les restrictions aux importations qui avaient été décidées en décembre 2007.

  

Le gouvernement algérien a pris des mesures pour remédier à une pénurie de médicaments qui avait alarmé les Algériens atteints de maladies chroniques.

Le Ministère de la Santé a signé quarante licences d'importations le 7 juillet concernant trente médicaments utilisés dans les traitements du cancer et des pathologies cardiovasculaires.

Le précédent Ministre de la Santé, Amar Tou, avait bloqué les importations en décembre dernier pour tenter de stimuler la production pharmaceutique nationale et de réduire les dépenses annuelles du pays en médicaments, qui se chiffraient à 1,3 million d'euros.

Mais cette mesure s'était avérée contre-productive, et les stocks de médicaments dans les pharmacies se faisaient de plus en plus rares.

Malgré les efforts du gouvernement d'encourager l'investissement dans le secteur de la production pharmaceutique, les quelque cinquante usines du pays ne permettaient de répondre qu'à seulement 35 pour cent de la demande intérieure.

Saïd Barkat, le nouveau Ministre de la Santé et de la Réforme des Hôpitaux, qui a pris ses fonctions il y a moins de trois semaines, a fait part de son optimisme quant à ce retournement de la politique de son ministère.

"Le problème ayant trait à la pénurie des médicaments est réglé à 80 pour cent. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le reste trouvera une issue d'ici quelques semaines", a-t-il déclaré.

Cette annonce a reçu un accueil mitigé.

"La signature d’une quarantaine de programmes d’importation de médicaments le 7 juillet par le Ministère de la Santé ne veut en aucun cas dire que le problème de la pénurie de médicaments sera résorbé dans l’immédiat", a déclaré Amar Ziad, le président de l'Union Nationale des Opérateurs Pharmaceutiques (UNOP).

"Les laboratoires étrangers ont d’autres commandes prioritaires faites bien avant juillet par plusieurs pays", a-t-il poursuivi, mettant en garde contre le fait que la pénurie de médicaments dans les hôpitaux et les pharmacies pourrait se poursuivre jusqu'en octobre.

M. Ziad a ajouté qu'il n'était pas convaincu par l'argument des autorités algériennes concernant l'augmentation des dépenses en médicaments, qui, selon lui, sont "infimes comparées à celles des pays développés".

A titre indicatif, la France dépense 400 euros par habitant et par an, l'Algérie à peine 33.

Les professionnels de la santé estiment que cette pénurie n'est pas liée uniquement aux mesures de blocage des importations.

Faisal Abed, le président du Syndicat National des Pharmacies d’Officine (SNAO), considère que le problème est compliqué par d'autres mesures gouvernementales. Il ajoute que l’obligation d’importation de 45 pour cent de médicaments génériques encourage les importations aux dépens de la production nationale.

Amine Kali, gérant d'une pharmacie à Alger, a expliqué à Magharebia que la marge bénéficiaire sur les médicaments imposée par l'Etat était tombée à 17 pour cent, entraînant la fermeture de nombreuses pharmacies.

"Je n’ai pas les chiffres exacts", explique-t-il, "mais je peux vous assurer qu’un nombre important d’officines ont baissé leurs rideaux parce qu'elles ne gagnaient plus leur vie."

 

 

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