Algérie : les bacheliers méritants n'auront plus de bourses d'étude à l'étranger
Le président Bouteflika compte venir à bout de l’exode des cerveaux en supprimant les bourses d’études aux bacheliers méritants. Les lauréats 2008 n’auront donc pas cette chance. Ils devront s’accommoder des conditions offertes par le système universitaire algérien. Une décision pour le moins discutable, qui risque fort de provoquer l’effet inverse.
Le nombre des étudiants qui en bénéficient n’est pourtant pas très nombreux. Cette possibilité était jusque-là offerte à seulement une centaine d’entre eux. Ceci, sur la base d’accords signés avec un certain nombre de pays, dont la Chine, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Liban, le Canada et l'Egypte.
Rares sont ceux qui reviennent en effet au pays, selon les chiffres disponibles. En France seulement, près de 72 000 diplômés algériens ont trouvé un emploi entre 1994 et 2006. Près de quarante mille chercheurs auraient quitté le pays depuis dix ans. D’après les données de l’ambassade de France à Alger, 20 304 étudiants algériens poursuivaient un enseignement supérieur dans les universités de l’Hexagone.
Les universitaires sont plutôt sceptiques devant l’utilité d’une telle mesure. Le bon sens voudrait en effet que ces jeunes-là trouvent au pays les conditions de leur épanouissement.
La fuite des cerveaux est un phénomène complexe qui mérite d’être approché autrement que par des mesures expéditives.
Mieux vaut peut-être prévoir des dispositifs à même d’encourager le retour des diplômés, plutôt que de les empêcher de partir.
Ceci, d’autant que la France par exemple, met en place des conditions d’accueil et de séjour spécifiques aux étudiants et aux diplômés de l'enseignement supérieur.