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Algérie : un rassemblement d’enseignants est dispersé à coup de matraque

Tabassés, insultés, menottés et traînés au commissariat… Des enseignants contractuels venus pacifiquement tenir un sint-in devant la présidence de la République ont vécu de sales moments lundi 22 septembre, selon le journal algérien El-Watan.

A la veille du mois de Ramadan, ils avait mis fin à une grève de la faim de plus d’un mois. Les médecins n’avaient cessé d’alerter sur la dégradation accélérée de la santé de certains d’entre eux, lesquels risquaient alors la mort à tout instant. Une pétition avait circulé sur le web pour sensibiliser l’opinion. Mais le ministre de l’Education était resté de marbre.

Dans une interview accordée fin août à Médiaterranée, un syndicaliste expliquait leurs revendications. « Ils veulent tout simplement être intégrés en qualité d’enseignants permanents. C’est un souhait parfaitement légitime, d’autant que certains d’entre eux sont contractuels depuis de longues années », précisait-il. 

« Les enseignants concernés sont tout à fait disposés à passer un concours. Mais le fait est qu’il ne s’agit pas de concours au sens où on l’entend habituellement. Il s’agit d’une collecte de CV et de leur examen par une commission. On le remet et on attend, sans savoir vraiment sur quoi repose la sélection, quels sont les critères. C’est l’Administration qui décide, tout simplement. Autant dire que c’est la porte ouverte au favoritisme et même, bien entendu, à la corruption. On peut acheter son poste », dénoncait-il.

Le quotidien El Watan rapporte que la charge des policiers a été particulièrement brutale contre la vingtaine d’enseignants. « Ils ont été malmenés, brutalisés, tabassés et insultés par des policiers avant d’être embarqués pour les commissariats les plus proches (…) Les policiers ont eu le même comportement adopté lors du premier sit-in tenu en juillet dernier. Ils étaient déchaînés et furieux (…) un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé ».

Malgré ce, les enseignants ne sont pas disposés à mettre leurs revendications en sourdine, comme le souhaite apparemment le ministre. Ils ont décidé de reconduire la grève de la faim à partir du mois d’octobre. Déterminés à refuser la précarité en mettant leurs vies en péril.

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