Le chef du gouvernement algérien affirme que le pays est assis sur une bombe sismique
L’Algérie est menacée de catastrophes naturelles. Lors d’une conférence de presse animée mardi à Alger, le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, a fait une déclaration fracassante. «De Guelma à Oran nous sommes (assis) sur une bombe», a-t-il déclaré en référence à la construction dans les zones à risque et l'urbanisme anarchique.
Très clair et franc, il a indiqué que les inondations et les séismes guettent plusieurs régions du pays et qu'il n'existe aucun moyen de les empêcher ou de les prévenir. « Aucun Etat dans le monde, quelle que soit sa force et son développement ne peut faire face aux catastrophes naturelles», a relevé le chef du gouvernement.
S’expliquant sur la catastrophe qui a secoué la région de Ghardaia, il a reconnu qu’il y a une anarchie en matière de construction. « Il faut aérer les zones surpeuplées, les zones dangereuses, et on ne déplace pas un peuple en un jour», a-t-il dit, soulignant que la solution radicale réside dans un développement stratégique des régions d'Algérie.
Même si, « d'année en année, nos moyens d'intervention s'améliorent, il reste encore des insuffisances», a-t-il constaté. A la question de savoir si d’éventuelles catastrophes pourront être écartées à l’avenir, il a répondu :«se serait mentir que d'assurer que nous avons toutes les capacités d'intervention et que nous sommes à l'abri d'une autre catastrophe similaire ou plus grave».
Le chef du gouvernement a estimé que l'anarchie de l'urbanisme est un facteur d'aggravation des catastrophes naturelles. Malgré les textes de loi promulgués après chaque épisode, l’application fait malheureusement toujours défaut.
« Plusieurs régions sont interdites à la construction, mais les citoyens, en raison de la crise du logement, ne respectent pas les directives», a-t-il relevé ajoutant qu'«interdire la construction dans les zones à risque pourrait être parfois source d'émeutes».
Ahmed Ouyahia a enfin promis de reloger toutes les familles sinistrés avant la fin de l’année en cours.