Crise de la presse en France : Nicolas Sarkozy montre du doigt les gratuits
Ouverts jeudi 2 octobre, les états généraux de la presse sont supposés dégager des pistes pour soutenir le secteur dans un contexte de crise. Présent à l’ouverture de cette rencontre, Nicolas sarkozy a voulu donner le ton de la concertation. l'Etat «ne se laissera imposer aucun immobilisme, aucun corporatisme, aucune habitude mauvaise», a-t-il prévenu.
Le chef de l’Etat a ouvertement imputé la crise de la presse aux gratuits et à Internet. « Je ne crois pas qu'il arrivera un jour où plus personne ne sera d'accord pour acheter chaque matin un journal. C'est une folie de croire que la publicité financera un jour toute l'information : la gratuité, c'est une vue de l'esprit et la mort de la presse écrite », a-t-il commenté, non sans compléter par quelques précisions. « Je n'oppose pas la presse gratuite et la presse payante. Si la presse gratuite a des annonceurs, c'est qu'elle a un public. Et si elle a un public, c'est qu'elle répond à un besoin », a-t-il ajouté.
Reste que ses déclarations sur les aides à la presse n’annoncent rien de bon. Nicolas Sarkozy semble disposé à les remettre en question. Il évoque sans surprise, la question de "l'efficacité des aides publiques", estimant que "la presse doit être rentable, meilleur moyen pour elle d'être indépendante". De quoi d’ores et déjà réjouir les grands groupes, puissances d’argent engagées dans des stratégies de concentration de titres.
Les états généraux fonctionneront avec quatre groupes de travail, des "pôles de débats et de concertation" dirigés par des personnalités "respectées et indépendantes"
Bruno Frappat, actuel président du groupe Bayard Presse, dirigera le groupe « chargé de réfléchir à l'avenir des métiers du journalisme ». Arnaud de Puyfontaine, ancien président de Mondadori France, présidera celui dédié « au processus industriel de la presse ».
Bruno Patino, directeur de France Culture et ancien vice-président du directoire du groupe Le Monde, dirigera le pôle consacré à la presse numérique.
Enfin, François Dufour, cofondateur du groupe Play Bac et rédacteur en chef de trois quotidiens pour enfants, sera « chargé de traiter les questions relatives aux rapports entre la presse et la société ».