sfy39587stp17
Aller au contenu principal

Tribune libre Médiaterranée. Condamnation, et fuite vers un Maghreb ottoman

Après la condamnation de l’ex capitaine mauritanien d’Ely Ould Dah en 2005, à dix de prison ferme pour torture, voilà que la justice  française applique une deuxième fois la compétence universelle concernant la torture à un autre prévenu. Cette fois ci il s’agit de l’ex vice consul tunisien, Khaled Ben Saïd condamné en son absence à huit ans de réclusion criminelle pour complicité dans la torture de Zhoulaikha Gharbi.

Le 11 octobre 1996, à Jendouba au Nord Ouest de la Tunisie, cette mère de 5 enfants est  interpellée à son domicile, puis emmenée vers un poste de police pour y subir un interrogatoire qui tourne à la torture. Elle est dévêtue, frappée, humiliée…suite à l’ordre donné par Khaled Ben Saïd. Ces agents dits de « police » voulaient avoir des informations sur son mari réfugié en France depuis 1993 et membre d’un parti islamiste interdit (ennahda). Suite à cet événement elle décide de fuir et de rejoindre son mari en France.

Quelques années plus tard, elle croise l’un de ses tortionnaires, Khaled Ben Saïd, qui est en poste au consulat de Strasbourg comme vice consul, et décide de porter plainte en mai 2001. Comme l’ex capitaine mauritanien Ould Dah, l’ex consul tunisien fuit la France pour se réfugier en Tunisie.

Depuis que la convention internationale est rentrée en vigueur dans le code pénal français, les plaintes se multiplient à l’encontre des représentants des Etats maghrébins.  De nombreux accusés  se terrent au Maghreb fuyant la justice internationale. Tous ne sont pas recherchés pour torture, certains comme cheb mami (chanteur algérien), sont recherchés pour séquestration, violence…

Ces faits nous font penser un peu à l’époque ottomane, où les nations européennes accusaient les régences du Maghreb d’être un refuge de pirates, et ou ils étaient dans l’obligation d’intervenir pour garantir la sécurité de leur marchandises, détruisant les flottes corsaires.  Bien entendu, les époques et les acteurs ne sont plus les mêmes, mais la fuite des condamnés vers Maghreb ressemble aux corsaires ottomans qui se terraient dans les ports maghrébin après leur attaque.

Pour le moment aucun représentant d’un Etat maghrébin ne purge une peine de prison en France. Cette situation pourrait changer si l'implication du diplomate Hasseni est établie dans l'affaire de l’assassinat de l’opposant algérien Mecilli.

 

sfy39587stp16