Tunisie : le casse-tête du logement étudiant
La difficulté s’accroît d’année en année pour les étudiants en provenance de l’intérieur du pays. Il faut non seulement dénicher un toit pour le temps des études, mais surtout un toit à prix abordable, ce qui n’est pas du tout évident.
Les places offertes dans les cités universitaires restent de loin fort insuffisantes. Sans compter que la possibilité d’y séjourner gratuitement est limitée à deux ans pour les filles et à un an pour les garçons.
Plutôt que de renforcer ce parc immobilier, les autorités tunisiennes ont opté pour l’encouragement des investisseurs désirant construire des résidences. Entre 1997 et 2006, 89 résidences privées ont été construites en Tunisie. Ce n'est certes pas néglogeable.
Mais le fait est seulement que ces propriétaires immobiliers sont surtout soucieux de rentabiliser au plus vite leur investissement. "Malgré les incitations proposées par l'Etat au secteur privé, les propritéaires ne tiennent pas leurs promesses en termes d'entretien et de garantie de conditions de vie pratiques, en particulier en agissant sur les prix et en les augmentant au début de chaque année universitaire", explique un étudiant , cité par le journal en ligne Magharebia.com.
Les propriétaires seraient ainsi à la recherche de la moindre source d’économie. Et les coupures, plutôt fréquentes, d’électricité notamment c'est précisément le cauchemar des étudiants résidents.
Les patrons de résidence quant à eux accusent sans surprise les locataires de « gaspillage » et de «dégradations»
Enfin, les équipements de détente, de sport et de loisirs ne semblent pas du tout figurer au programme d’aménagement de ces résidences. Les étudiants se débrouillent donc comme ils peuvent.
Tout compte fait, le logement étudiant, redoutable casse-tête en Tunisie, fonctionne comme un dispositif de sélection sociale. Les étudiants aisés s’en sortent bien, y compris chez l’habitant qui rechigne à accueillir.
Les autres traînent ce boulet d’année en année, un véritable handicap pour des études supérieures.