Silvio Berlusconi confronté à la crise de la dette (Photo: Xinhua)

La crise de la dette italienne suscite la méfiance des marchés financiers. Panique sur les places

La crise de la dette italienne sème la panique sur les places financières. Après la Grèce, l'Espagne, le Portugal et l'Irlande, c'est à présent l'Italie qui suscite la méfiance des marchés. Silvio Berlusconi a annoncé mercredi 3 août un "plan d'action immédiate".
La dette abyssale, la croissance au ralenti et l'instabilité politique constituent les facteurs qui mettent l'Italie en position délicate aux yeux des marchés.
L’Italie figure en effet parmi les pays les plus lourdement endettés au monde. Depuis 1992, la dette italienne frôle les 120 %. Le service de celle-ci absorbe donc une grande partie des ressources, un manque à gagner non négligeable pour la relance de la croissance.
Bien que très élevé, ce niveau de la dette n'en est pas moins "soutenable" à la différence de celui de la Grèce, estime toutefois Clemente de Lucia, économiste pour le groupe groupe bancaire BNP Paribas, citée par lemonde.fr. Selon elle, les taux d'intérêts qui restent pour le moment assez bas permettre un remboursement progressif et sans aide extérieure. Le secteur bancaire italien serait par ailleurs moins touché par la crise financière car relativement peu spéculatif et plutôt conservateur, toujours selon l'économiste.
La croissance italienne "évolue entre 1 et 1,5 %, sans réelles perspectives de relance", analyse de son côté l'économiste Jean-François Jamet, enseignant à Sciences Po. L'économie italienne aurait toutefois des capacités de résistances. Après s'être relevée d'une grave crise financière en 1992, elle a mieux surmonté que d'autres voisins européens la crise de 2008. Son déficit est même descendu de 5,3 % à 4,5 % entre 2009 et 2010, rappelle l'économiste. Les partenaires sociaux italiens se mobilisent par ailleurs en faveur d'un "pacte pour la croissance".
Silvio Berlusconi a annoncé mercredi 3 août devant la Chambre des députés un "plan d'action immédiat" afin de relancer la croissance en Italie. "Nous avons fait beaucoup de choses mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait plus rien à faire. Il faut un plan d'action immédiat qui réponde aux marchés" afin de relancer la croissance, un objectif "essentiel", a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement a estimé que son pays avait des "fondamentaux économiques solides". "Nos banques ont de la liquidité, sont solvables", a-t-il rappellé.
Malgré l'adoption mi-juillet d'un sévère programme d'austérité, qui doit permettre au pays de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2014, les marchés financiers ne sont pas pour autant rassurés. Le fait est que l'économie italienne, tout autant que celle de l'Espagne, pèse lourd en Europe. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) serait insuffisant pour soutenir l'économie italienne si elle venait à se déclarer en cessation de paiement. Le quotidien italien La Stampa estime que la chute de l'Italie entraînerait celle de l'euro. Le scénario le plus noir.