Elections du 4 mars 2018, l'Italie se dirige-t-elle vers une situation de blocage politique ?

Italie : le pays, plus divisé que jamais après les législatives du 4 mars

Un grand boulversement  semble se dessiner en Italie avec l'annonce des résultats des éléctions legislatives sensées élire pour cinq ans les 630 membres de la Chambre des députés et les 315 membres du Sénat. Le scrutin du dimanche 4 mars n'a fait émergé aucune majorité parlementaire mais un grand gagnant :  le mouvement 5 étoiles qui réalise un score historique avec près de 32 % des voix. 

Les premiers résultats partiels et les estimations fournies par les médias italiens révèlent les résultats suivants : 

  • la Ligue du Nord de Matteo Salvini :16,7 %
  • le parti Forza Italia de Sivlio Berlusconi : 14 %
  • le petit parti Fratelli d'Italia (Frères d'Italie) : 4 %
  • le Mouvement 5 étoiles : 32 % 
  • le Parti démocrate (PD, centre gauche) de Matteo Renzi : 20%

La coalition de droite et d'extrême droite formée par les trois partis cités ci-dessus ne récolte qu'environs  37 %  des voix, et n'obtient pas la majorité absolue. La seule majorité possible serait constituée des partis antieuropéens (32 % + 37 %), et serait dominée par le mouvement 5 étoiles, véritable vainqueur de ces élections législatives en Italie. Une alliance entre les mouvements de droite et d'extrême droite permettrait l'obtention de 355 sièges à la Chambre des députés et 168 sièges au Sénat. 

 

"Ce résultat est un triomphe. C'est un véritable moment de gloire, Tout le monde va devoir venir nous parler", s'est félicité Alessandro Di Battista, député issu du mouvement 5 étoiles. 

Un scrutin qui témoigne du ras-le-bol des italiens 

Le scrutin révèle bien le ras-le-bol de l'Italie et de ses inégalités. La victoire du camp antieurope témoigne de l'explosion du précariat et de la révolte des citoyens contre les politiques d'austérité qui leur sont imposées par les Institutions. C'est un vote anti-système avec lequel devra composer le président de la République, Sergio Mattarella. Le pays, plus divisé que jamais, s’oriente à nouveau vers une situation de blocage politique et de nouvelles élections pourraient éventuellement être organisées.