le premier ministre turc (Xinhua)

La Turquie durcit le ton vis-à-vis d'Israël

La tension monte d'un cran entre Israël et la Turquie. Après avoir expulsé l'ambassadeur de l'Etat Hébreu, vendredi 2 septembre, les autorités turques annoncent à présent qu'elles suspendent leur coopération militaire. Elles menacent également d'intensifier la présence de leur flotte navale dans les eaux où opère la marine israélienne. Le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a par ailleurs prévenu que "d'autres mesures de rétorsion" contre Israël seraient prises, sans préciser lesquelles.

"La Méditerranée orientale n'est pas pour nous une zone étrangère. Aksaz et Alexandrette, ces lieux ont les moyens (...) de fournir des escortes", a déclaré le premier ministre turc à la presse, à Ankara, par référence à deux bases navales turques. Erdogan envisage également de se rendre à Gaza lors de sa prochaine visite au Caire.

Ces mesures turques interviennent suite à la publication, jeudi 1 septembre, du rapport de l'ONU relatif au raid meurtrier de l'armée israélienne en mai 2010 sur un bateau humanitaire, le ferry Mavi-Marmara, qui se dirigeait vers Gaza. L'opération avait fait neuf morts, des militants turcs pro-palestiniens. Ankara a demandé des excuses officielles de la part d'Israël, mais s'est heurtée à un refus catégorique.

Le rapport d'enquête commandité par l'ONU a établit que l'armée israélienne a eu recours à une force "excessive et déraisonnable" tout en reconnaissant la légalité du blocus naval mis en place par Israël autour de Gaza.

Les responsables Israéliens ne cachent pas leur inquiétude devant ces réactions en cascade de l'allié turc. Les deux pays ont signé en 1996 d'un accord-cadre de coopération militaire. Israël a été en charge de gros projets de modernisation de l'armée turque.