Le président du Conseil, Mario Monti, reste pourtant confiant estimant que nombre d'indicateurs décisifs sont encourageants (DR)

L'Italie reste la cible des marchés financiers, malgré les réformes structurelles

Malgré des réformes structurelles saluées dans la zone Euro, l'Italie continue à être attaquée par les marchés qui s'inquiètent, explique-t-on, de la soutenabilité de la dette dans un contexte de régression et des retombées des crises espagnoles et grecques. L'Italie emprunte ainsi à des taux d'intérêt au plus haut depuis six mois.

Le Trésor public a emprunté jeudi 14 juin 6,5 milliards d'euros à douze mois. La demande a été soutenue: 11,26 milliards. Mais les taux se sont envolés à 3,972%, contre 2,34% le 11 mai dernier. Quant aux taux longs (dix ans), ils sont repassés au-dessus des 6%, un niveau qu'on ne voyait plus depuis l'an dernier.

Le président du Conseil, Mario Monti, reste pourtant confiant estimant que nombre d'indicateurs décisifs sont plutôt encourageants: déficit public et chômage inférieurs à la moyenne européenne, dette privée nettement plus basse, épargne des ménages substantielle, même la plus forte d'Europe, banques «stables» parce qu'elles n'ont pas financé la spéculation immobilière, à l'inverse des espagnoles.

Bon élève aux yeux de la BCE...

M. Monti s'en remet aux dirigeants européens dont il attend qu'ils adoptent fin juin un «paquet crédible de mesures» pour la croissance en espérant voir les taux baisser.

Reste le poids croissant de l'endettement public qui a atteint en avril, un nouveau record de 1948,58 milliards d'euros, soit 124% du PIB, lequel est par ailleurs en chute de 1,4% sur un an. La baisse continue des exportations plombe également l'économie italienne, notamment en direction des pays émergents, Chine et Inde.

L'Italie n'en fait pas moins figure de bon élève dans la zone euro avec Mario Monti. La BCE estime que les objectifs affichés par son gouvernement sont «considérablement plus ambitieux» que ceux de son prédécesseur Silvio Berlusconi.