La structure par âge de la population montre déjà un fort déséquilibre en faveur des générations plus âgées et il n'y a actuellement aucun facteur qui pourrait suggérer un renversement de cette tendance

L'Italie pourrait perdre plus de 20% de sa population en 50 ans

L'Italie enregistre depuis des années l'un des taux de natalité les plus bas d'Europe. Selon l’agence italienne des statistiques (ISTAT), le pays est en passe de perdre un cinquième de sa population durant les 50 prochaines années.

Près d'un quart de la population italienne est âgée de 65 ans ou plus, soit 23,2 %, et ce chiffre devrait passer à 35 % d'ici 2050. Selon le rapport de l’ISTAT sortie vendredi, "La structure par âge de la population montre déjà un fort déséquilibre en faveur des générations plus âgées et il n'y a actuellement aucun facteur qui pourrait suggérer un renversement de cette tendance". On lit également que “Les prévisions démographiques montrent qu'il y a peu de chances que le nombre de naissances s'inverse dans les années à venir." Ainsi, la population italienne devrait passer de 59,6 millions de personnes en janvier 2020 à 47,6 millions en 2070, prévoit le rapport, soit une baisse de 20 %.

Une baisse de la natalité, une immigration au ralenti et un taux de décès record

L'étude de l’ISTAT rapporte que l'immigration de l'étranger vers l'Italie devrait commencer à se redresser après la pandémie de Covid-19, et retrouver à partir de 2023 ses niveaux moyens d'avant la pandémie, soit environ 280 000 immigrants par an, même si ce chiffre devrait diminuer progressivement pour atteindre 244 000 par an en 2070. L'émigration, qui devrait également retrouver ses niveaux pré pandémiques, devrait passer de 145 000 départs annuels en 2025 à 126 000 en 2070.
L'année dernière, la population italienne a diminué de près de 400 000 personnes, soit à peu près la taille de la ville de Florence à cause des pics de décès, certainement lié au coronavirus.
Côté naissance, en 2012, l'Italie a vu son taux de natalité chuter à son plus bas niveau depuis 1861 (soit environ 534 000 naissances annuelles). Depuis lors, de nouveaux records à la baisse ont été établis chaque année. À noter qu’en 2020, alors que le coronavirus faisait rage dans le pays, le chiffre est tombé à 404 000.

Comment compte réagir l'Italie?

En réaction à la baisse continue du taux de natalité, le gouvernement italien a promis d'aider les femmes et les couples à fonder une famille, notamment en introduisant une allocation universelle. Les autorités ont donné leur feu vert en faveur de cette mesure au début du mois. Elle prévoit le versement d'une allocation mensuelle aux personnes ayant des enfants, à partir du septième mois de grossesse et jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'âge de 21 ans, sauf pour les enfants handicapés, pour lesquels il n'y a pas de limite d'âge.
Le montant de l'allocation sera calculé en fonction du revenu du ménage. Elle varie entre 175 € et 50 € par mois pour chaque enfant de moins de 18 ans. Pour les 18 - 21 ans, la contribution s'élevera entre 85 € à 25 €. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus large, appelée "loi sur la famille", qui vise à faire de la fondation d'une famille dans le pays une perspective plus abordable et réaliste.

Les familles pourront bénéficier de cette prestation à partir du 1er janvier 2022. Elle sera accessible à toute personne qui paie des impôts en Italie et qui réside dans le pays depuis au moins deux ans. Les citoyens italiens et de l'UE ainsi que les titulaires d'un permis de séjour à des fins de travail ou de recherche depuis au moins six mois pourront également en bénéficier.