Le Kosovo a feu et a sang

Le Kosovo de nouveau à feu et à sang

Les violents incidents survenus au nord du Kosovo durent depuis déjà trois jours. Le mercredi, les Serbes ont incendié le poste frontière de Jarinje et tiré sur les forces de la KFOR déployées à Kosovo par l'Otan. Le commandant Erhard Bilier a prévenu qu'ils sont empêchés de travailler sans donner d'autres détails. Par contre, ce responsable de forces internationales a eu un long entretien avec le ministre serbe pour le Kosovo et la Métochie, Goran Bogdanovic qui est aussi le chef du groupe belgradois, pour le dialogue avec Prishtina. Les détails de leurs propos ne sont pas encore connus.
Les tensions se sont envenimées et les postes frontières ont été complètement détruits. Des jeunes aux visages couverts, probablement des Serbes d'après ce qui est visible sur l'enregistrement de la télévision nationale serbe RTS, ont attaqué avec des cocktails Molotov le poste frontière et ils ont même utilisé le bulldozer pour l'effacer. Les policiers serbes n'ont pas voulu réagir et se sont tous réfugiés à côte de la frontière en Serbie. Par contre, attaqués à plusieurs reprises, les soldats de la KFOR ont annoncé leur renforcement immédiat pour se défendre de nouveaux incidents.
Les autorités albanaises ont décidé d'instaurer le contrôle aux frontières de Jarinje et de Brnjak, en déployant les unités de la police spéciale kosovare, ce qui n'a pas plu à la population serbe qui ne reconnaît toujours pas le nouvel État.
Bien que le président serbe, Boris Tadic né en Bosnie, ait voulu calmer la situation et prendre des distances avec ceux qui ont détruit les postes frontières en déclarant : " Les extrémistes et les hooligans agissent contre l'intérêt des citoyens serbes et de la Serbie. Ils se joignent aux extrémistes du côté albanais qui souhaitent arrêter, par des actes des violences, le processus de paix et le dialogue entre Belgrade et Prishtina", rien n'est réglé.
A la frontière avec la Macédoine, un inconnu a donné plusieurs coups à l'ambassadeur tchèque Jirzy Dolezel à cause de son nom slovène, selon des sources informées. L'attaquant a aussi endommagé la voiture du diplomate et s'est ensuite enfui vers Skopje.
Catherine Ashton, la responsable de la diplomatie européenne a réagi vivement en dénonçant "ces violences inacceptables"! Et prévenu les deux pays de "mettre un terme aux turbulences sans retard» ! Très touchée par l'affaire, madame Ashton a téléphoné à Tadic, puis au premier ministre kosovar HashimThaci, en leur rappelant leurs "responsabilités".
Lors de la conférence de presse tenue devant les journalistes du monde entier, e ministre Thaci a indiqué que : "Ces actes de violence ont été ordonnés, coordonnés et gérés par les plus hautes structures politiques du gouvernement serbe- ajoutant que Prishitina- restaurera l'ordre et l'état de droit"- dans la région.
Les responsables kosovars ont expliqué la présence de leurs forces de police spéciale aux postes de Jarinje et de Brnjak par la nécessité de surveiller l'embargo commercial sur l'importation de produits serbes au Kosovo, qui a commencé le 20 juillet. Selon leurs explications, les douaniers serbes ne l'ont pas respecté. Ce premier essai de Prishtina d'appliquer ses propres décisions comme État souverain n'ont pas réussi. L'embargo a été décrété comme réponse à l'interdiction d'import de produits kosovars depuis l'indépendance de l'ex-région serbe, survenue en 2008.
A cause de l'interruption du dialogue, le Conseil de sécurité se réunira en huit clos, pour analyser les nouvelles hostilités entre deux peuples.