le siège de l’agence de notation Standard & Poor's (DR)

L'Europe libérale confrontée au verdict des agences de notation: la note de l'Italie rétrogradée d'un cran

L’agence de notation Standard & Poor's a annoncé mardi 20 septembre sa décision de dégrader d’un cran la note souveraine de l’Italie suscitant une vive réaction de Silvio Berlusconi, président du Conseil, et laissant présager une nouvelle panique sur les marchés sur fond de montée en puissance de la spéculation.

L'agence de notation a expliqué dans un communiqué que la fragilité de la coalition gouvernementale, les tensions au sein du Parlement italien ainsi que le déficit de croissance pourraient réduire la capacité de l'Etat à répondre à un environnement macroéconomique difficile sur le plan intérieur et extérieur.

Silvio Berlusconi a dénoncé mardi la décision de Standard & Poor's, rappelant les mesures du plan budgétaire d'urgence récemment approuvé par le Parlement italien.

"Le gouvernement a gagné un vote de confiance quant au plan budgétaire, démontrant ainsi la stabilité de sa majorité parlementaire", a indiqué M. Berlusconi dans un communiqué publié par son bureau, dans lequel il a défendu la solvabilité de l'Italie.

"Les évaluations de S&P semblent davantage être dictées par les articles des quotidiens que par la réalité des choses et elles apparaissent faussées par des considérations politiques", a-t-il ajouté.

"Il est important de faire remarquer que l'Italie a approuvé des mesures visant à atteindre l'équilibre budgétaire d'ici 2013 et qu'elle travaille dur sur les initiatives en vue de stimuler la productivité, qui porteront fruit à court et moyen terme", a enfin souligné M. Berlusconi.

Le Parlement italien a adopté la semaine dernière un plan d'austérité draconien de 54 milliards d'euros dans le but de protéger l'économie des craintes d'une crise de la dette et de rassurer les marchés internationaux.

Les regards se tournent à présent vers les banques françaises, notamment BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, premières concernées par les dettes grecque et italienne.

C’est en fait la zone euro dans sa globalité qui se trouve menacée sous la pression croissante des marchés et de la spéculation autour des dettes. Minée par des divergences internes l’UE est incapable d’adopter une démarche commune et solidaire pour désamorcer la crise des dettes grecque et italienne et relancer la croissance. La préférence est donnée aux plans nationaux de rigueur dont font les frais les populations modestes et aux politiques de démantèlement des services publics. L'Europe libérale est empêtrée dans ses contradictions, partagée entre risques aggravés de récession et exigences des marchés.