Les femmes et filles victimes de viol appréhendent le fait de porter plainte et d'intenter des poursuites judiciaires... (archives DR)

Mauritanie : ces femmes violées qui risquent la prison...

A peine croyable ! En Mauritanie, les femmes violées peuvent être poursuivies et condamnées à la détention. Il leur faut d’abord prouver l’absence de consentement… faute de quoi elles sont accusées de « zina », de rapports sexuels hors du mariage.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) publie mercredi 5 septembre un rapport de 101 pages sur ce sujet. Elle demande aux autorités mauritaniennes d’instaurer « moratoire immédiat sur les poursuites et la détention des personnes pour "zina" et à « libérer sans tarder » celles détenues dans ce cadre.  

« Les femmes et filles victimes de viol appréhendent le fait de porter plainte et d'intenter des poursuites judiciaires car, si elles ne parviennent pas à prouver leur absence de consentement, elles peuvent être pénalement poursuivies et détenues », relève HRW.

Celles qui portent plainte « malgré ce risque font souvent face à des policiers et autorités judiciaires qui ne respectent pas leurs droits fondamentaux », dénonce l'organisation, qui s'appuie notamment sur une trentaine d'entretiens avec des femmes et filles réalisés à Nouakchott et à Rosso (Sud).

« Alors que selon la loi mauritanienne, le crime de « zina » ne s'applique qu'aux musulmans majeurs, certains procureurs vont jusqu'à inculper des filles mineures de zina, surtout si elles sont enceintes, même si elles expliquent que leur grossesse est due à un viol », dénonce encore HRW.