Le molnupiravir, s'est révélé "sûr et efficace" pour réduire le risque d'hospitalisation et de décès chez les personnes atteintes de Covid-19 léger ou modéré

Le Royaume-Uni devient le premier pays à approuver une PILLULE ANTI-COVID

Jeudi 4 novembre, le gouvernement de Grande-Bretagne a approuvé la première pilule au monde conçue pour traiter le Covid-19 symptomatique.

Une avancée "historique" estime le gouvernement britannique

Mis au point par Ridgeback Biotherapeutics et Merck Sharp & Dohme, ce médicament antiviral, le molnupiravir, s'est révélé "sûr et efficace" pour réduire le risque d'hospitalisation et de décès chez les personnes atteintes de Covid-19 léger ou modéré, ainsi que ceux qui présentent au moins un facteur de risque, comme l'obésité, une maladie cardiaque ou le fait d'avoir 60 ans ou plus. L'agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency) a approuvé l'utilisation de la pilule, qui sera appelée Lagevrio au Royaume-Uni. Cela en fait le premier médicament antiviral oral Covid-19 au monde à obtenir le feu vert, a déclaré le gouvernement britannique.
Dans un communiqué publié en ligne, le secrétaire britannique à la santé, Sajid Javid, a déclaré que l'approbation marquait un "jour historique pour notre pays, car le Royaume-Uni est désormais le premier pays au monde à approuver un antiviral Covid-19 qui peut être pris à domicile", ajoutant que "cela va changer la donne pour les plus vulnérables et les immunodéprimés", et que le gouvernement britannique "travaillait à un rythme soutenu" avec le National Health Service du Royaume-Uni pour déployer le médicament antiviral auprès des patients dans le cadre d'une étude nationale "dès que possible".

Comment cet antiviral fonctionne-t-il ?

Selon le gouvernement britannique, Lagevrio agit dans les cas symptomatiques en interférant avec la réplication du virus Covid-19. En raison de sa capacité à réduire les niveaux de virus dans l'organisme, le médicament est plus efficace lorsqu'il est pris très tôt après l'infection, de préférence dans les cinq jours suivant les premiers symptômes.
En dehors du Royaume-Uni, le molnupiravir est toujours en cours d'évaluation par la Food and Drug Administration américaine. Il est également utile de rappeler que le Royaume-Uni n’a pas attendu la validation de l’Agence européenne des médicaments (AEM) qui avait annoncé, fin octobre, qu’elle lancerait l’examen en accéléré de la pilule contre la Covid-19 du laboratoire américain Merck.

Une pilule anti-covid, bonne ou mauvaise nouvelle ?

48h après le scandale Pfizer, qui aurait falsifié les résultats de certaines données pour faciliter la validation de son vaccin anti covid, certains scientifiques se sont montrés perplexes quant aux bienfaits à long terme de ces pilules antivirale. Une journaliste scientifique de la version britannique du site Wired se demandait s’il fallait vraiment s’en réjouir. En effet, selon elle “avec les médicaments antiviraux vient souvent la résistance aux antiviraux ; vous avez rarement l’un sans l’autre”, enchainant plus précisément : "Certains scientifiques s’inquiètent que le virus apprenne rapidement à déjouer l’angle d’attaque du médicament, et que sa capacité de résistance ne soit exacerbée par son déploiement massif dans le monde."

Les contaminations repartent en hausse en Grande-Bretagne et en Europe

La recrudescence des cas de COVID-19 se confirme de jour en jour au Royaume-Uni avec 1,1 million de contaminations lors des 28 derniers jours - le deuxième plus grand nombre de cas dans le monde (après les États-Unis), selon l'Université Johns Hopkins.
Fin octobre, la prévalence de l'infection est passée à 1,72 %, soit environ 1 personne sur 58 au total, selon les résultats provisoires d'une vaste étude qui ont été publiés jeudi.
En Europe, l'EMA a de nouveau exhorté la population à se faire vacciner dès que possible pour lutter contre la "quatrième vague" de l'épidémie qui touche le continent". "La situation épidémiologique en Europe est actuellement très préoccupante", a déclaré Fergus Sweeney, chef du groupe sur les essais cliniques pour l'EMA. "Il est vraiment important que nous soyons tous vaccinés, car nous ne sommes pas tous protégés tant que tout le monde n'est pas protégé", a-t-il ajouté.
Pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmée jeudi du rythme "très préoccupant" de transmission du Covid-19 en Europe, l'Allemagne ayant même battu jeudi son record d'infections quotidiennes.