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Scandale funéraire à Marseille : ossements et dentiers détournés dans les cimetières municipaux

Un rapport administratif explosif met au jour un trafic macabre dans plusieurs cimetières de Marseille. Des agents municipaux sont soupçonnés d’avoir détourné des ossements, des dentiers et même des dents en or après des exhumations de concessions. La Ville promet des mesures, tandis que la justice s’en mêle.

C’est une enquête interne, ordonnée au début de l’année par la mairie de Marseille, qui a révélé l’ampleur du scandale. Selon les éléments consultés par La Provence et Marsactu, plusieurs agents du service des opérations funéraires auraient conservé ou déplacé de manière irrégulière des restes humains issus de concessions arrivées à terme. Des reliquaires entiers ont été retrouvés dans un état jugé indigne : ossements mélangés, absence de traçabilité, stockage dans des conditions dégradantes.

Des reliquaires en désordre et des vols présumés

Mais le plus choquant demeure la découverte de vols présumés de dentiers et de dents en or prélevés sur les défunts lors des évacuations de sépultures. Ces agissements, s’ils étaient confirmés, constitueraient des atteintes graves à la dignité des morts et pourraient relever du pénal.

Les premiers signalements datent de l’automne 2023, mais c’est en février 2024 que les inspecteurs municipaux ont dressé un rapport accablant. Dans la foulée, quatre fossoyeurs ont été révoqués, un autre suspendu pour deux ans. Les sanctions, contestées devant le tribunal administratif, pourraient n’être que la première étape d’une procédure judiciaire plus large : le parquet de Marseille a été saisi et une enquête pénale est désormais ouverte.

La mairie promet un audit et des contrôles renforcés

La Ville de Marseille a confirmé les sanctions disciplinaires et reconnu de « graves dysfonctionnements » dans la gestion des cimetières municipaux. Un audit complet des pratiques funéraires doit être lancé « dans les prochaines semaines », avec pour objectif de renforcer la traçabilité des reliquaires, la surveillance des locaux et la formation du personnel.

Pour les familles, l’émotion est vive. Certaines redoutent que les restes de leurs proches aient été traités sans respect, d’autres exigent la possibilité de vérifier les ossuaires concernés. Les associations de défense des familles de défunts dénoncent un silence prolongé de l’administration et réclament la publication intégrale du rapport.

Au-delà du scandale immédiat, l’affaire interroge la gestion d’un service public méconnu, souvent sous-doté et peu contrôlé. Dans une ville où les inégalités touchent jusque dans la mort, ce nouveau dossier rappelle qu’à Marseille, même la paix des tombes peut être profanée.

Photo (DR) Entrée cimetière

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