Algérie : les Fennecs rallument la flamme
C’est un souffle de joie pure qui a traversé la Méditerranée dans la soirée du jeudi 9 octobre. En dominant la Somalie (3-0) à Oran, l’équipe d’Algérie de football s’est officiellement qualifiée pour la Coupe du monde 2026, mettant fin à douze longues années d’attente. Une délivrance, et bien plus encore : un puissant motif de liesse et de fierté collective pour une jeunesse algérienne qui en a grandement besoin.
Cette qualification arrive à point nommé. Pour toute une génération, les Fennecs incarnent bien plus qu’une simple équipe de sport ; ils sont un vecteur d’unité et un formidable exutoire. Après les désillusions du passé récent – l’élimination cruelle face au Cameroun pour le Mondial 2022 puis les contre-performances en Coupe d’Afrique des nations –, la réussite de la sélection nationale redonne de l’oxygène et de l’enthousiasme. Le président Abdelmadjid Tebboune lui-même l’a reconnu, saluant des joueurs qui ont « redonné à tout le peuple algérien le goût des grandes joies ».
Cette ferveur n’a pas de frontières. La diaspora a vibré au même rythme, et Marseille en a offert une illustration vivante. Les nombreux bistrots fréquentés par la communauté algérienne étaient noirs de monde, les visages scotchés aux écrans géants. Une ambiance électrique dans les rues du centre-ville, où les éclats de joie résonnaient tard dans la nuit. Pour beaucoup, regarder le match en famille était un moment de communion et de transmission. Un Algérien de Marseille, plein d’optimisme, voyait même un heureux présage dans le lieu de la victoire : « Cette victoire survenue dans la ville d’Oran, réputée pour sa gaîté et le bien-être de ses habitants, est un bon signe pour la suite de la compétition. »
Le doublé de Mohamed Amoura
Sur la pelouse du stade d’Oran, les Fennecs n’ont laissé aucune place au doute. Menés par un Riad Mahrez inspiré – buteur et délivrant deux passes décisives – et portés par le doublé de Mohamed Amoura, ils ont assuré l’essentiel avec la maîtrise que l’on attendait d’eux. Cette sérénité retrouvée est aussi le fruit du travail de l’entraîneur suisse Vladimir Petkovic, qui a su redresser la barre après le départ de Djamel Belmadi.
En se qualifiant pour le Mondial 2026, qui se jouera en Amérique du Nord, l’Algérie rejoint le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, scellant une belle moisson pour le football africain. Pour les Fennecs, ce sera une cinquième participation à la phase finale. Mais au-delà du simple bilan sportif, c’est une étincelle qui est ravivée. Une étincelle qui illumine le visage de la jeunesse et qui, le temps d’une soirée, a fait de Marseille une annexe d’Oran. Le chemin vers l’Amérique est encore long, mais le premier but, le plus important – celui de faire rêver tout un peuple –, est déjà atteint.