EDITO: Netanyahu annonce l’occupation de Gaza et maquille le génocide en “plan de paix”

EDITO: Netanyahou annonce l’occupation de Gaza et maquille le génocide en “plan de paix”

Dimanche 10 août, à Jérusalem, Benjamin Netanyahou a dévoilé le « nouveau plan » israélien pour Gaza, approuvé par le cabinet de sécurité. Présenté comme « le meilleur moyen de terminer la guerre », ce dispositif prévoit le contrôle militaire total de la bande de Gaza – déjà détruite et affamée après vingt-deux mois de guerre –, la création d’une zone de sécurité permanente à la frontière et l’instauration d’une administration civile « pacifique » non israélienne.

Le Premier ministre, visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes contre l’humanité, assure vouloir « désarmer le Hamas, libérer tous les otages et démilitariser Gaza », tout en promettant d’augmenter l’aide humanitaire via des « couloirs protégés » et des largages aériens. Netanyahou accuse le Hamas et l’ONU de bloquer la distribution des vivres, tout en niant l’utilisation de la famine comme arme de guerre.

En réaction, le Hamas dénonce une manœuvre pour prolonger l’agression, et les familles d’otages, redoutant leur sacrifice, appellent à une grève générale dimanche 17 août. L’extrême droite israélienne continue de réclamer le transfert pur et simple des Gazaouis, tandis que l’opposition qualifie le plan de « catastrophe » pour Israël même.

Escroquerie politique et manipulation

Cette conférence de presse restera dans les annales au chapitre de l’escroquerie politique et de la manipulation médiatique. Netanyahou a enchaîné mensonges et inversions accusatoires, prétendant que son armée nourrit Gaza alors qu’elle en a méthodiquement détruit les infrastructures d’eau, de santé et d’approvisionnement. La réalité qui s’impose aux yeux du monde, c’est l’extermination sauvage de centaines de milliers de civils, dont d’innombrables enfants, sous un blocus humanitaire implacable qui n’a cessé d’étrangler Gaza. Ironie tragique : c’est ce même enfermement cruel qui a renforcé le Hamas dans l’enclave, dont Netanyahou avait en outre facilité le financement qatari pour affaiblir l’OLP.

Son discours promet une « administration arabe » post-Hamas – promesse creuse : aucun pays arabe ne s’engagera dans cette aventure toxique. Disons-le tout net : cette mise en scène sert surtout à préparer la déportation des survivants, à les isoler sur le territoire et à accélérer le génocide en cours, avec l’aval évident de Washington. Cette occupation est le crime de trop. Mais l’Europe, paralysée par la crainte des lobbys pro-israéliens et par une culpabilité mal digérée liée à la Shoah, se fige dans sa complicité. Les régimes arabes, eux, s’abandonnent à leur lâcheté diplomatique.

La balle est désormais dans le camp de la société civile israélienne, qui manifeste contre cette guerre infamante et sait qu’elle sacrifiera aussi les otages encore détenus. Aux Israéliens de faire tomber ce régime d’extrême droite qui conduit leur pays au bord de l’abîme et fait honte aux Juifs à travers le monde. L’Histoire jugera non seulement les criminels de guerre, mais aussi ceux qui auront hésité à s’opposer avec fermeté à leurs crimes.