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Trump et Netanyahu resserrent leurs liens : un avenir incertain pour Gaza

Réunis en Floride, Donald Trump et Benyamin Netanyahu ont affiché une unité stratégique totale face à l’Iran et au Hamas. Une alliance politique et militaire qui, loin d’annoncer un apaisement, semble au contraire raviver les tensions autour de Gaza, où la trêve fragile s’effrite jour après jour sous les yeux du monde.

Le décor était soigné, les sourires maîtrisés. Lors de leur rencontre à Palm Beach, le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu ont voulu donner l’image d’un front commun. « Israël et les États-Unis sont plus unis que jamais face à la menace iranienne », a martelé Netanyahu devant la presse, avant que Trump ne renchérisse en évoquant « la nécessité d’éradiquer le terrorisme du Hamas ». Ces déclarations, rapportées par Al Jazeera, sonnent comme un signal politique fort à la veille d’une année où le Proche-Orient reste plus imprévisible que jamais.

Mais derrière les formules diplomatiques, l’inquiétude grandit. Depuis plusieurs semaines, les discussions sur la prolongation du cessez-le-feu à Gaza sont dans l’impasse. Les efforts du Qatar et de l’Égypte pour maintenir un dialogue entre Israël et le Hamas n’ont abouti qu’à des pauses humanitaires précaires. « Il n’y a plus de véritable négociation, seulement une gestion de crise au jour le jour », confie un diplomate européen cité par France 24. Pendant ce temps, l’hiver s’installe sur l’enclave palestinienne, où des milliers de familles déplacées vivent dans des abris de fortune, exposées au froid et aux pluies diluviennes.

Une alliance qui brouille les cartes régionales

Si l’alliance Trump-Netanyahu s’annonce solide sur le plan stratégique, elle pourrait fragiliser encore davantage le terrain diplomatique régional. À Washington, le retour d’une rhétorique intransigeante vis-à-vis de Téhéran coïncide avec une volonté israélienne d’empêcher toute reconstruction du Hamas à Gaza. « La priorité n’est plus la paix, mais le contrôle absolu de la situation sécuritaire », analyse un chercheur du think tank International Crisis Group. Une ligne dure qui laisse peu d’espace aux médiations arabes, déjà affaiblies par les divisions internes au sein du monde sunnite.

Sur le terrain, la situation humanitaire continue de se détériorer. Selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 80 % de la population gazaouie dépend aujourd’hui de l’aide humanitaire. Les pluies torrentielles de ces derniers jours ont inondé plusieurs camps de réfugiés, rendant certaines zones inaccessibles. « Les conditions sont épouvantables, l’eau s’infiltre partout, les enfants tombent malades », témoigne une habitante de Khan Younès interrogée par The Guardian. À l’horizon, aucune perspective politique ne semble émerger.

Entre Washington, Jérusalem et Doha, les canaux diplomatiques demeurent ouverts, mais sans calendrier clair ni engagement concret. L’administration Trump, tout en promettant un plan de stabilisation régionale, reste évasive sur les modalités d’un futur accord à Gaza. « Il y a une volonté d’affirmer la puissance, pas encore celle de reconstruire la paix », résume un observateur israélien. Et pendant que les dirigeants s’affichent unis, Gaza, elle, s’enfonce dans la boue et le silence.

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