DR: Une forte résistance contre Mme Le Pen et son parti : 67% affirme ne jamais envisager de voter pour elle

France: l'extrême-droite monte au créneau

Les perspectives électorales s’annoncent bien pour le leader de l’extrême droite française Marine le Pen après le fait divers sanglant du bijoutier de Nice accusé d’homicide involontaire et les propos récents de l’ancien premier ministre François Fillon sur le parti du Front national.

Publiée sur Facebook, une pétition a recueilli près de deux millions de signatures de soutien du bijoutier Stéphane Turk, qui avait tué un jeune braqueur présumé  alors qu’il était en fuite, ce qui rend tout à fait improbable le motif de "légitime défense". 

Mme Le Pen, de même que son père et prédécesseur Jean Marie Le Pen, n'ont pas manqué d'exprimer leur soutien au bijoutier lors l’université d’été du Front national qui s’est tenu le week-end dernier à Marseille.

Par ailleurs, les commentaires de l'ancien Premier ministre François Fillon qui invitaient les électeurs de l’UMP, en cas d’élimination du candidat de droite lors des deuxièmes tours du scrutin aux élections municipales de 2014, à choisir le candidat le « moins sectaire » , qu'il s'agisse du F.N. ou de la gauche, ont contribué à normaliser l'opinion sur ce parti extrémiste qu'est le F.N. .

En rupture nette avec la ligne politique de son parti, ce revirement de M.Fillon, lui-même candidat déclaré  à la présidentielle déclarée en 2017 a d'ailleurs  suscité de vives réactions au sein de l’UMP qui l’accuse d’avoir franchi la ligne rouge en tendant ainsi la perche au Front national.

De son côté, Mme le Pen ne se prive pas de savourer sa prédominance dans le débat politique français, déclarant que désormais le parti des anciens présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkosy, l’UMP,  n’était plus qu’un « trou noir ».

Des sondages publiés samedi indiquent un forte hausse de popularité pour elle-même ainsi que pour son parti d’extrême-droite, qu’elle s’est attachée à « dé-diaboliser » depuis qu’elle a succédé à son père comme leader de ce parti en 2011.

Un sondage BVA pour le Parisien révèle que 34%% des personnes interrogées ont une « bonne opinion » pour Mme le Pen, avec 31% qui envisagent de lui accorder leur voix.

Mais par ailleurs, le même sondage fait état d’une forte résistance contre Mme Le Pen et son parti : 67% affirme ne jamais envisager de voter pour elle, et ceci qu’elles que soient les circonstances.

Il n’en reste pas moins que Mme le Pen sort renforcée de son instrumentalisation habile du fait divers sanglant de Nice qui réactive les thèmes habituels du FN sur l’insécurité et l’immigration, mais aussi du soutien au F.N., même pas voilé, exprimé par Mr Fillon. L’impopularité du gouvernement actuel, celle de l’opposition UMP, la crise et le chômage font le reste, surtout dans le sud-est et le nord est de la France où son parti espère obtenir en Mars 22014 pas moins d’un millier de sièges de conseillers municipaux.