Israël s’acharne sauvagement sur Gaza, dans l’indifférence complice de la communauté internationale
Par N.TPublié le
Alors que l’armée israélienne intensifie ses bombardements sur la bande de Gaza, la situation humanitaire atteint des niveaux de barbarie inédits. Une famine organisée, des civils massacrés sous les décombres, des hôpitaux détruits : le territoire palestinien vit un enfer quotidien sous le regard passif d’une communauté internationale qui, jusqu’à présent, a choisi le silence coupable. Une institution européenne a toutefois osé briser ce mutisme : le Conseil de l’Europe. Dans un communiqué rare, Dora Bakoyannis, rapporteuse de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour le Moyen-Orient, a dénoncé une « famine délibérée » et des crimes qui « doivent cesser ».
Le Conseil de l’Europe brise enfin le silence, mais l’Europe reste complice
Le constat est accablant. « Le massacre d’enfants et de civils sans défense, la famine délibérée et la souffrance comme l’humiliation incessantes des Palestiniens de Gaza doivent cesser », déclare Bakoyannis. Elle souligne que la politique israélienne ne fait que « semer les graines du prochain Hamas », une analyse lucide qui contraste avec le discours dominant en Occident, où l’on préfère justifier l’injustifiable au nom de la « légitime défense ».
Pourtant, cette prise de position isolée ne suffit pas à masquer l’hypocrisie européenne. Depuis des mois, l’Union européenne, malgré les rapports accablants de l’ONU et des ONG dénonçant un génocide en cours, a préféré fermer les yeux. Les mots manquent pour qualifier cette lâcheté. Comment expliquer que des nations se targuant d’être les gardiennes des droits de l’homme laissent impunément Israël affamer des centaines de milliers de civils, bombarder des camps de réfugiés et réduire en cendres des quartiers entiers?
La France, entre lâcheté diplomatique et soumission aux lobbys pro-israéliens
La France, souvent prompte à jouer les moralisatrices sur la scène internationale, fait pâle figure dans ce dossier. Emmanuel Macron s’est contenté d’évoquer une « honte » pour qualifier les crimes israéliens. Un mot creux, sans portée politique, alors que des enfants meurent de malnutrition et que les frappes continuent de pleuvoir. Pis encore, Paris n’a pas daigné répondre fermement aux accusations de Benyamin Netanyahou, qui a osé qualifier la France de « complice du terrorisme » après ses timides critiques.
Cette timidité n’est pas un hasard. La France, comme beaucoup d’autres pays européens, est sous l’influence des lobbys pro-israéliens qui veillent à étouffer toute condamnation forte. Macron, qui multiplie les déclarations tonitruantes sur l’Ukraine, semble incapable de tenir tête à Tel-Aviv. Pire, il se contente d’un double discours : d’un côté, il appelle à un cessez-le-feu, de l’autre, il refuse toute sanction concrète contre Israël.
Trump et Netanyahou, main dans la main pour achever Gaza
Du côté américain, la situation n’est guère plus reluisante. Donald Trump, en visite dans le Golfe, s’est contenté de phrases vagues : « Nous allons faire en sorte que cela soit réglé ». Derrière ce flou se cache une réalité glaçante : les États-Unis continuent de couvrir Israël, permettant à Netanyahou d’accélérer la dévastation de Gaza. L’objectif est clair : vider le territoire de sa population palestinienne, par la mort ou par l’exode.
Trump, soucieux de préserver ses relations avec les monarchies arabes, pourrait bien, dans les prochains jours, pousser à un cessez-le-feu. Mais cela ne changera rien au désastre humanitaire. Gaza, déjà en ruines, n'en sera pas moins dans l'incertitude, sans le retrait des forces israéliennes et sans la proclamation d'un Etat palestinien
Les monarchies arabes, complices silencieuses
La tragédie de Gaza révèle aussi la duplicité des monarchies du Golfe. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tout en dénonçant timidement les bombardements, privilégient leurs intérêts économiques et stratégiques avec Washington. Le sort des Palestiniens ne pèse pas lourd face aux contrats d’armement et aux investissements.
Pire, ces mêmes régimes, qui se disent gardiens de la cause palestinienne, négocient en coulisses une normalisation avec Israël. La France et l’Arabie saoudite agitent désormais la promesse d’une reconnaissance d’un État palestinien lors d’une conférence à l’ONU en juin. Mais à quoi bon, si d’ici là, Gaza est vidée de ses habitants ?
Un génocide en direct, et l’histoire jugera
Les chiffres sont insoutenables : 74 morts dans les derniers bombardements, des dizaines sous les décombres, 9 000 enfants traités pour malnutrition depuis janvier. L’ONU, Amnesty International, Human Rights Watch parlent désormais ouvertement de crime contre l’humanité, voire de génocide.
Pendant ce temps, les dirigeants occidentaux et arabes ergotent, tergiversent, jouent les équilibristes. L’Histoire retiendra leur complicité. Comme elle a retenu celle des nations qui laissaient faire les pires atrocités du XXe siècle.
Il ne reste que des mots. Des promesses de processus de paix sans fin, des conférences aux résolutions creuses, des engagements "irréversibles" qui n’arrêtent ni les bombes ni la famine. La réalité est que nous assistons, impuissants ou complices, à l’un des plus terribles génocides de l’histoire contemporaine. Une politique méthodique d’anéantissement d’un peuple, sous les yeux d’un monde qui a juré, après Auschwitz, de ne plus jamais fermer les yeux.