Marzouki compare le parti islamiste aux « chrétiens démocrates d'Europe... » (DR)

Présidentielles en Tunisie : Moncef Marzouki aborde le 2ème tour avec la bénédiction des islamistes

L’ex-opposant au régime de Ben Ali et président sortant, Moncef Marzouki, espère faire le plein des voix chez les partisans d’Ennahda (islamistes) lors du deuxième tour des présidentielles qui aura lieu le 21 décembre.

Elu fin 2011 par la Constituante, M. Marzouki, est entré à la présidence à la faveur d'une alliance de son mouvement, le Congrès pour la République (CPR), avec les islamistes d’Ennahda. Il espère donc le même soutien pour battre son rival Béji Caïd Essebsi, à la tête du parti libéral Nidaa Tounès.

Ce dernier fut ministre de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères sous le premier président tunisien Habib Bourguiba, puis président du Parlement en 1990-1991 sous Ben Ali. M. Merzouki l’accuse de préparer la restauration de l’ancien régime.

Faire barrage au "retour des anciens"

« Nous ne permettrons pas que la démocratie laisse la place à la tyrannie », a-t-il martelé durant la campagne. M. Merzouki assume ouvertement son alliance avec les islamistes d’Ennahda. Il compare ces derniers aux "chrétiens démocrates d'Europe".

Ennahda qui ne présente pas de candidat a seulement indiqué qu’il laissait « le choix à ses membres d'élire un président qui garantisse la démocratie ».

Son rival, M. Essebsi le qualifier « d'extrémiste », de candidat des islamistes voire même des « jihadistes ».

En réponse, le chef de l'Etat sortant fustige « les extrémistes laïques » et parle d’ores et déjà de fraudes électorales.

Né le 7 juillet 1945, M. Marzouki est médecin neurologue formé à Strasbourg. Il a vécu de longues années d'exil en France, échappant à la répression du régime de Zine El Abidine Ben Ali.

M. Marzouki a obtenu 33% des voix au premier tour, tandis que son rival a frôlé les 40%.