Tunis: TSUNAMI de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi au « 4ème Art » à partir du 17 Janvier 2014

Tunis: TSUNAMI de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi au « 4ème Art » à partir du 17 Janvier 2014

TSUNAMI, le nouveau spectacle de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, sera présenté à partir de Vendredi 17 Janvier 2014 au « 4ème Art » à Tunis. Créé le 23 Mai 2013 au Théâtre National de Chaillot à Paris, TSUNAMI a été présenté à Helsinki, au Korjjamo Stage Festival, au Festival International de Carthage et a ouvert les Journées Théâtrales de Carthage. Sa tournée l’a également menée à Dougga, Médenine, Sfax avant d’atterrir au « 4ème Art » à Tunis où il sera joué à partir du Vendredi 17 Janvier 2014.

Ce spectacle se développe autour du personnage de Dorra, une jeune fille de vingt-cinq ans, fille d’un ancien prisonnier politique islamiste, qui s’enfuit de chez elle et ôte le voile qu’elle portait depuis l’âge de 9 ans. Comme Antigone, elle ne peut se remettre de la disparition de son frère, mort en Syrie et se révolte contre son oncle devenu grand responsable politique islamiste après la révolution.

Durant sa cavale, accompagnée d’Amine, jeune militant démocrate, elle rencontre Hayet, une femme d’une soixantaine d’années, ancienne militante des droits de l’homme, qui a vu tous ses rêves de transformation sociale s’effondrer.  Un rapport dialectique s’établit entre Hayet et Amine (l’amant de Dorra, libérée de ses chaines et pourchassée par sa famille) entre une ancienne génération de militants et une nouvelle, camusienne, qui prône la résistance armée face à la marée islamiste qui menace de tout emporter.

Troisième volet d’une trilogie entamée par Khamsoun (Corps Otages) en 2006 et Yahia Yaïch (Amnesia) en 2010, TSUNAMI est le lieu de la réflexion sur l’œil du cyclone, la chronique d’un chambardement de la nature, des biens et des hommes par l’avènement d’un désordre sans précédent qui emporte, submerge et anéantit tous les repères acquis et l’ordre longtemps admis, subi…

Il met surtout en scène le tunisien, subitement mis à nu, face à lui-même, à ses illusions, ses mensonges , ses fantasmes , ses rêves assassinés, confronté comme jamais à ses cauchemars enfouis. La pièce met en scène l’opposition de deux rêves, deux modèles de société : l’un, obscurantiste, quoique sous un visage modéré et l’autre, moderniste et plus ouvert sur les évolutions du monde.

Co-fondateur de la troupe régionale de Gafsa en 72, Fadhel Jaïbi puis rejoint par Jalila Baccar, le duo participe à la création de la première compagnie indépendante tunisienne « Le Nouveau Théâtre » de Tunis en 76 qui donnera Al Ors (La Noce), Ghasselet En-nwader (Pluie d'Automne), Attahqiq (L'Instruction), Arab.

Ils fonderont avec Habib Belhadi la compagnie Familia Productions en 1993 et signeront entre autres Familia, Ochaq al-maqha al-mahjour (Les Amoureux du Café Désert), Junun (Démences), Khamsoun (Corps Otages), Yahia Yaïch (Amnesia) – ils interrogent à chaque fois notre rapport à nous-mêmes et aux autres, aux institutions, à notre histoire, notre mémoire et à notre monde contemporain.

 A la fois ancrées dans la culture locale et ouvertes à l'universel, leurs pièces trouvent un écho aussi bien dans les petites villes de Tunisie qu'au Moyen Orient, en Europe, en Amérique (Argentine – E.U.) ou en Asie (Japon – Corée du Sud) où ils sont accueillis par de grands théâtres (Odéon, Annecy, Chaillot …) et les plus importants festivals internationaux : Avignon, Festival de Berlin, de Buenos Aires, de Washington …