La harira, la soupe qui réchauffe le cœur et les corps

Nourrissante, économique et héritée de traditions familiales, la harira s’impose chaque hiver comme un plat réconfortant. Plus qu’une simple soupe, elle crée du lien autour d’elle.

Dans les cuisines des cités de Marseille, Perpignan ou Montpellier, une odeur chaude et épicée envahit les couloirs dès les premiers froids : celle de la harira. Cette soupe complète, venue d’Afrique du Nord, occupe une place essentielle dans les foyers où l’hiver est souvent synonyme de fins de mois difficiles, mais aussi de solidarité. Longuement mijotée, elle rassemble autant de souvenirs que de convives.

Préparée avec des tomates, des lentilles, des pois chiches, de la coriandre et du céleri, épaissie avec de la farine ou du beurre ranci selon les goûts, la harira a cette force d’être à la fois simple et savoureuse. Certaines familles en gardent jalousement les secrets, d’autres partagent la recette facilement. Dans les cuisines, elle devient un plat du quotidien, capable de nourrir une grande famille ou un collègue dans le besoin.

Une soupe qui nourrit et qui rassemble

L’hiver, quand les associations distribuent des repas chauds, la harira est très souvent au menu. Peu chère, riche et généreuse, elle se transporte facilement et tient bien au corps. « Une bonne harira, ça réchauffe plus que le corps », confie Samira, bénévole dans une association marseillaise, en servant une louche fumante lors d’une distribution.

Dans certains petits cafés, les gérants perpétuent la tradition : une grande marmite posée sur le comptoir, et les habitués viennent remplir un bol ou un plat. C’est l’occasion de prendre des nouvelles, d’échanger quelques mots, de maintenir un lien précieux. La soupe devient alors une raison de se retrouver, un langage commun par-delà les différences.

Elle traverse les hivers sans se démoder. Dans un monde qui va vite, la harira reste une certitude : celle d’une chaleur partagée, d’un geste simple qui rassemble. Elle demeure l’une des plus belles preuves que la cuisine est aussi une manière de veiller les uns sur les autres.