"Gaïs ou la Renaissance", une invite à la promenade sur les sentiers escarpés de la vie

Des récits qui s’enchevêtrent au fil d’une narration captivante… « Gaïs ou la Renaissance », le deuxième ouvrage de Malika Fecih, un roman court, retient le lecteur au fil d’une lecture confortable. Ce dernier peut, certes, rester sur sa faim quand il s’attend à des descriptions de lieux, à des portraits de personnages clé…

Qu’à cela ne tienne ! On ne lâche pas prise, on est pressé de savoir ce qu’il va advenir du grand père Martinez et de son compère Breton Konogan, partis faire fortune en Algérie au temps de la colonie, du fils de ce dernier qui brassa des affaires dans la ville d’Oran, avant de rejoindre l’OAS et d’en devenir l’un des exécuteurs les plus zélés, et dont le fils unique, Jean, débarque à Marseille après l’indépendance, fait fortune à son tour dans le commerce et la restauration, sans jamais cesser d’éructer des mots de haine à l’encontre des « Arabes et des Algériens qui lui avaient tout pris »;  s’entiche et noue une liaison avec une jeune serveuse, Lila, fille de harkis, qui quitte sa famille stockée « dans un camp de Carcassonne » pour vivre à l’air libre dans la cité phocéenne.

Lila aura un enfant que Jean ne voudra pas reconnaître, préférant une «union financière» en épousant la fille «du plus gros promoteur immobilier de la région». Une boucle émouvante qui interroge le narrateur pris en tenaille dans une « angoisse nocturne » dans une chambre d’hôtel à Marseille.

Lila existe-telle encore ? Qu’est devenu l’enfant ? se demande-t-il. Et l’auteur de céder la parole à un minot abandonné dans un parc par un oncle mystérieux, missionné par sa mère. Coco raconte son séjour à l’orphelinat avant une adoption dans le confort d’une famille heureuse,  et son épanouissement sous le prénom de Gaïs. L’orthographe simplifiée de « Ghaïs » cette «végétation qui repousse après une pluie abondante».

Malika Fecih a fait le choix de faire éditer son ouvrage en Algérie, dans l’ambiance fiévreuse du Salon du Livre (SILA) édition 2017.

"Gaïs ou la Renaissance" est son deuxième roman. Il est édité par DALIMEN. Son premier roman « Souad n’est plus », a été publié par Riveneuve Editions.