La France à l’épreuve de la crise libanaise, un exercice de funambule pour Emmanuel Macron

Le Liban encore et toujours dans la tourmente, donne du fil à retordre à Emmanuel Macron. Le premier ministre libanais, Saad Hariri, «démissionnaire» durant un séjour forcé en Arabie Saoudite - sa «deuxième patrie», qualifiée de «royaume du bien»- vient d’être reçu à l’Elysée.

Beau coup diplomatique, jusque-là, du président Français, qui a permis à Ryad de se dépêtrer d’une situation embarrassante et à Hariri de retrouver un semblant de liberté de manœuvre. Rien n’est joué pour autant. Ce dernier se rend mardi 21 novembre en Egypte avant de rejoindre son pays pour la fête d’indépendance…

Il y rencontrera Abdel Fattah al-Sissi au moment de l’adoption, par la Ligue arabe, d’un communiqué qualifiant le Hezbollah d’organisation terroriste.

On l’aura compris, en diabolisant ce dernier, l’Arabie Saoudite met progressivement en place les conditions pour transformer le pays du Cèdre en terrain d’affrontement avec l’Iran. Ceci, avec le soutien évident des Etats-Unis et de l’assistance militaire d’Israël dont les faucons ne cessent de promettre un déluge de feu au Hezbollah…

Quelle sera alors la position de la France, qui prétend vouloir préserver le Liban, si une telle hypothèse, très vraisemblable, venait à se confirmer ? Il lui faudra ménager et les pays arabes, clients privilégiés sur le marché de l’armement -12 milliards de contrats avec Ryad, 8 milliards avec le Qatar- et les alliés américains et israéliens.

De plus, une guerre contre l’Iran n’est pas la meilleure chose qui puisse arriver pour la France. Les retombées de l’accord nucléaire ne sont pas négligeables pour Renault et Peugeot, le groupe Total et Airbus…

Un exercice de funambule pour Emmanuel Macron.