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Maroc: des milliers de manifestants contre la corruption, les inégalités et le chômage

Des milliers de citoyens marocains sont sortis dans la rue à Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech pour dire pacifiquement leur aspiration à plus de démocratie et de justice sociale, répondant ainsi à "l'appel du 20 février", relayé sur Facebook.

Les rassemblements se sont globalement tenus sans incidents. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues. Des actes de casse et de pillage ont toutefois été signalés à Marrakech.

Les manifestants qui ne ciblent pas directement le roi, poussent un cri de colère contre la persistance des maux qui rongent la société marocaine depuis des décennies sans le moindre espoir de changement.

Au Maroc, la corruption est devenue quasiment une règle appliquée à tous les niveaux des structures de l’Etat. L’abus de pouvoir et l’inquisition jusque dans les quartiers sont le lot quotidien des Marocains. Les inégalités sociales ne cessent de se creuser et la pauvreté gagne du terrain au fil des ans, tout autant que le chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, à l’image des autres voisins maghrébins.

Le prince Moulay Hicham El Alaoui, cousin du roi Mohammed VI, a exprimé son soutien à ces manifestations. "Personnellement, j'adhère à toute initiative qui appelle à la démocratisation de notre système politique, en prenant en compte la nécessité que cela soit fait de manière pacifiste et tolérante. En l'occurrence, il semblerait que ce mouvement réunit toutes ces conditions et donc j'y adhère", a déclaré le prince au cours d'un entretien sur la chaîne d'information France 24.

L’intronisation de Mohamed VI, en 1999, avait soulevé quelques espoirs auprès d’une grande majorité de Marocains. Une décennie après, le roi semble avoir grandement déçu. Le vent de contestation qui souffle sur les pays arabes n’épargne pas son pays et il lui faut désormais compter avec la génération de l’Internet qui sait faire rebondir les mobilisations. La première a rassemblé quelques 25000 personnes dans tout le pays, en lançant l'appel du 20 février sur Facebook, comme un avertissement.